mardi 12 février 2013

Dans la durée des oiseaux #5

Tu te souviens des lapreuils bondissants que nous avons inventés. Une histoire d'enfants de trois ans pour tenir avec le monde qui nous tombait des mains.
 
Encore un landau dans le crissement des feuilles tombées. Son empreinte aussitôt disparue à nos yeux. Une mère. Un enfant. Pour un peu de lait ou un peu d'eau au bout du repos, avec les regard des saules et des oiseaux. Nous n'entrons pas dans la composition de cette lenteur. Qui nous dissout.


Un rêve de guerre traque tes yeux battus quand tu te réveilles. Ses ombres épuisent tes jambes dans la tourbe du jardin et le café prend le goût des dents creuses. Aucun soldat n'y chancelle au bord du vide. Aucune mitraille dont tu pourrais te saisir pour continuer le jour avec nos mots. Le ciel reste debout par-dessus les toits, dans un soleil plat. Seule une rumeur sourd et mes mains coupées la laissent gronder en tes plaies. C'est la mort qui étouffe un cri, là où ton ventre ne saignera plus jamais.

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