samedi 28 juin 2014

Où fouiraient les courtilières

Il y aurait, dans le terreau plus suintant de la face nord, un humus où fouiraient des courtilières. Et c'est là, peut-être, qu'on trouverait les mots les mieux accordés aux remugles des corps.
Dans la lumière noire.
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On ne dit pas qu'on aime la poésie. On ne l'a jamais dit. On sent un attachement dont les liens ne sont pas toujours sûrs. Mais on voudrait les rompre qu'on ne pourrait pas.
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L'autre, qu'on aime, blessée avant même que de naître, commence à se dépouiller. Le regard s'ouvre davantage au bord d'un vide qu'on mettra du temps à toucher. Les veines ne se détachent pas encore du corps. La peur viendra plus tard.
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On s'étonne d'atteindre cinquante ans. On écrit des romans mal cousus, avec des fondrières d'où le silence ne monte pas. On les envoie peu aux éditeurs, qui les refusent. On finit par leur donner raison.
On jette.
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Il faudrait demander à des enfants de dessiner la face nord, sans préciser s'il s'agit ou non d'une montagne. Peut-être alors verrait-on apparaître le caché en soi de tout visage. Comme un passage entre l'ombre et la lumière.
Confondu.
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Extraits d'un texte sur l'établi en vue d'une publication numérique en décembre.

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