dimanche 5 août 2018

Poemas pobres y algo màs / Poèmes pauvres et un peu plus


Salí muerto de mi madre
Un pedazo de carne
Encerrado en una sangre pálida
Ni cuerpo ni lengua
Ni piel dibujando un rostro
Sólo el camino que inventé
Me hizo nacer


Je suis sorti mort de ma mère
Morceau de viande
Serré dans du sang pâle
Ni corps ni langue
Ni peau à dessiner un visage
Seul le chemin que j’ai inventé
M’a fait naître

*

Mi poema es tan turbio
Que no lo puedo traspasar
Sin perder mi cuerpo


Mon poème est si trouble
Que je ne peux pas le traverser
Sans perdre mon corps

*

Encontrar las palabras más pobres
Que tejerán el paisaje
Del agua y de la tierra
Recorridas en la infancia
Que sea leve el recuerdo
De las cosas y de los seres
Un perro ladrando ante una puerta
Cualquier perro y cualquiera puerta
Como un dibujo de nin͂o
Y así sobreviven más allá de toda memoria


Trouver les mots les plus pauvres
Qui tisseront le paysage
De l’eau et de la terre
Arpentées dans les enfances
Que soit léger le souvenir
Des choses et des êtres
Un chien qui aboie devant une porte
N’importe quel chien et n’importe quelle porte
Comme un dessin d’enfant

Ainsi survivent-ils au-delà de toute mémoire

Je suis en train de traduire dans ma langue qui n'est pas maternelle ces poèmes que j'ai écrits dans une langue que je ne connais pas assez. Autant dire que c'est trop bizarre. La question que j'ai peut-être à me poser est la suivante : Où est passée la troisième langue ?
Le premier poème paraîtra en septembre dans la revue FPM de Jean-Claude Goiri, avec une variante car je crois que j'ai ajouté le mot ventre. Mais quand on sort de la mère, on ne sort pas que de son ventre. Alors ! Trop bizarre, vous-dis-je !
Le recueil devrait être publié courant 2019 par les éditions Tarmac avec une préface de Luis Landero que je ne remercierai jamais assez pour ce qu'il a dit de ces poèmes pauvres.

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