dimanche 13 janvier 2019

Eugénio de Andrade, (1923-2005), poète à Porto

Résultat de recherche d'images pour "eugenio de andrade"Eugénio de Andrade est un poète portugais du vingtième siècle, admiré notamment par Marguerite Yourcenar. Il a vécu à Porto de 1950 à sa mort, en se tenant loin des lumières de la notoriété. Les poèmes et citations qui suivent sont extraits des blogs/sites suivants : Les mots plus hauts, Aller aux essentiels (Martine Cros) et le très documenté Esprits nomades.

Tu peux me confier sans crainte
les menues besognes matinales.
Laisse faire les nuages,
la poussière ardente par-dessus les toits,
les marteaux de la tristesse sur la table.
Mon pays s'étend de juin à septembre,
avant la première neige appelle-moi.

*
Tu appuies ton visage sur la mélancolie et tu n'entends
même pas le rossignol. Ou est-ce l'alouette ?
Tu peux à peine supporter l'air, partagé
entre la fidélité que tu dois
à la terre de ta mère et au bleu
presque blanc où l'oiseau se perd.
La musique, donnons-lui ce nom,
a toujours été non seulement ta blessure, mais encore
ton exaltation au milieu des dunes.
N'écoute pas le rossignol. Ni l'alouette.
C'est en toi
que toute la musique est oiseau.

*
La mort n'a pas de prise quand on tient le soleil endormi dans ses bras.

*
J'ai appris que peu de choses sont absolument nécessaires. Ce sont ces choses que mes vers aiment et exaltent. La terre et l'eau, la lumière et le vent.

*
Je n'aime même pas écrire, il m'arrive parfois d'être tellement désespéré que je me cherche refuge dans le rôle de celui qui se cache pour pleurer. Et la chose étrange est que de ma détresse surgissent les mots de réconciliation profonde avec la vie.

*
Le mur est blanc
et brusquement
sur le blanc du mur tombe la nuit.
Il y a un cheval proche du silence,
une pierre froide sur la bouche,
pierre aveuglée de sommeil.
Je t'aimerais si tu venais maintenant,
si tu penchais
ton visage sur le mien tellement pur
ô vie.

image cm-fundao.pt

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