samedi 19 août 2017

J.P Filiu, Les Arabes, leur destin et le nôtre, 2

Résultat de recherche d'images pour "sadiq bey"" Lumières de Tunis et black-out occidental

Ahmed Ier, bey de Tunis de 1837 à 1855, né d'une mère sarde, parle mieux l'italien que le turc. C'est d'ailleurs en arabe qu'il correspond avec la Sublime Porte. Son grand projet est l'académie militaire du Bardo, ouverte dès le début de son règne avec des instructeurs français et italiens. Le souverain tunisien est fastueusement reçu par Louis-Philippe en 1846, année où la Tunisie abolit l'esclavage, deux ans avant la République française.
L'héritage d'Ahmed Ier est cependant moindre que celui de ses deux successeurs, Mohammed Bey, au pouvoir jusqu'en 1859, et Sadiq (Sadok) Bey, au règne long de vingt-trois ans. Le "Pacte de paix sociale" (Ahd al-aman) de 1857, placé "sous le double signe de la foi et de la raison", met un accent inédit sur la maslaha, l'intérêt général, donc le service public. La constitution, adoptée en 1861, est la première du monde arabe et elle devance de seize ans la constitution ottomane (qui sera par ailleurs très rapidement suspendue).
Ce texte fondateur consacre un pouvoir politique distinct de la religion. Il ne spécifie même pas que le chef d'Etat doive être musulman... C'est cependant l'instauration dans ce texte de la conscription qui va déclencher en 1864 une jacquerie majeure et la suspension de la constitution, sur fond de crise financière. L'oeuvre modernisatrice reprend une dizaine d'années plus tard... : réforme des douanes, de la justice et des propriétés islamiques (waqflhabous) et ouverture du collège Sadiqi (en l'honneur du souverain), institution laïque destinée à la future élite.
La France et l'Angleterre... ne laissent pas la dynamique modernisatrice portée par les dynasties de Tunisie et d'Egypte se développer. En 1881, la France impose son protectorat à la Tunisie. L'année suivante, le Royaume-Uni occupe militairement l'Egypte...

Islamistes et nationalistes

L'imprimerie arabe, implantée à Alep dès le XVIIIème siècle, ne concerne longtemps que les chrétiens d'Orient, pour des tirages très limités... Bonaparte prend soin d'amener en Egypte une imprimerie en caractères arabes, et même d'en transporter une lors de la campagne de Palestine, à des fins de propagande. Mohammed Ali fonde en 1822 l'imprimerie de Boulaq, au Caire. Les imprimeries arabes se multiplient au cours du XIXème siècle, avec la publication d'au moins 10 000 ouvrages, soit plus de titres que durant le millénaire précédent de l'histoire arabe.
Le passage de l'arabe à l'imprimé engage un processus de "laïcisation" d'une langue jusqu'alors confinée au cadre dogmatique de la mosquée ou de l'enseignement islamique. Même si ces textes imprimés demeurent souvent de caractère religieux, leur diffusion sans précédent dans un espace qui ne l'est pas en change le statut. C'est une langue nouvelle qui émerge, plus déliée, accessible à des cercles sensiblement plus vastes, ainsi mis en relation de manière inédite. La diffusion parallèle de journaux, même si leur tirage reste modeste, participe de ce flux de circulation des idées.
(pages 28 à 33)

vendredi 18 août 2017

J.P. Filiu, Les Arabes, leur destin et le nôtre, 1

Résultat de recherche d'images pour "mahmoud darwich"L'an dernier, après l'attentat de Nice, j'ai abondamment annoté l'ouvrage de l'historien Jean-Pierre Filiu intitulé Les Arabes, leur destin et le nôtre. Il a été publié en 2015 aux éditions La découverte. Dans l'ordre et sans commentaire, je vous livre les extraits que j'ai soulignés à l'époque.

"A la veille de l'expédition d'Egypte, le monde arabe est, pour sa plus grande part, intégré directement ou indirectement à l'Empire ottoman. Le sultan de Constantinople est reconnu comme le souverain légitime, au nom duquel la prière est prononcée le vendredi, les impôts prélevés et les militaires mobilisés... Le degré de contrôle de la Sublime Porte est variable : elle pèse de tout son poids sur les provinces d'Alep et de Damas, qui gardent l'accès aux Lieux saints de La Mecque et de Médine, ainsi que sur celles de Mossoul, de Bagdad et de Bassora, frontalières de l'Empire perse ; les Mamelouks d'Egypte, représentants officiels de l'autorité du sultan, ont plusieurs fois tenté de détourner à leur profit le pouvoir local ; enfin, les principautés dites "barbaresques", dont l'économie dépend largement de la course en Méditerranée, ont consolidé une autonomie de fait en contrepartie du versement d'un tribut régulier à Constantinople." (pages 19 et 20)

" A la différence des monarchies du Maroc, du Yémen et d'Oman, toutes trois assises sur la légitimité religieuse de leur souverain, l'Arabie centrale voit émerger en 1744 une forme inédite de contestation du régime ottoman. Un "pacte" est conclu entre le prêcheur Mohammed Ibn Abdelwahhab et la famille des Saoud, qui trouve dans l'intolérance agressive de la doctrine "wahhabite" (du nom de son fondateur) la justification de campagnes contre les tribus environnantes. Nul n'aurait alors pu imaginer l'extraordinaire postérité que connaîtra ce foyer wahhabite, enclavé et aride, dans le développement de l'islamisme contemporain.
Les quatre espaces arabes qui se construisent ainsi "hors champ" de la domination ottomane sont à la fois circonscrits et périphériques. Le pouvoir du sultan-calife de Constantinople est en revanche affiché avec faste lors de l'organisation annuelle de caravanes du pèlerinage vers La Mecque à partir de Damas, d'une part, et du Caire, d'autre part (Bonaparte prend soin d'assurer un tel rituel dans une vaine tentative pour enraciner l'occupation française de l'Egypte). Les beys de Tunis et les deys d'Alger envoient chaque année une expédition itinérante, dite mahalla, collecter l'impôt au nom du sultan ottoman dans l'arrière-pays, en un geste d'affirmation de leur pouvoir local comme des soumissions à la Sublime Porte." (pages 22 et 23)

PS : Les cartes importées depuis Google sont illisibles, les légendes notamment. Je conseille vivement leur consultation sur un média approprié.

Image de Mahmoud Darwich, conscience universelle

jeudi 17 août 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre v

Résultat de recherche d'images pour "eddy mitchell la dernière séance"Voilà. C'est la dernière séance mais Eddy Mitchell a décliné mon invitation. Bast ! Les mots que j'ai relevés dans cet incomparable Dictionnaire des mots rares et précieux au cours de cet été ont autant de gouaille que lui. Amusez-vous avec eux si vous voulez. Choisissez un mot pour chaque lettre et rédigez un texte bref. Il sera totalement incompréhensible et c'est ainsi qu'il prendra tout son sens. Je remercie les quelques lecteurs qui m'ont fait part de leur enthousiasme. Les dictionnaires de tout genre ne manquant pas, je renouvellerai peut-être l'expérience dans un autre veau, pardon, dans un autre champ.

Veau, n. m. Agric. Place où le blé manque dans un champ.
(Dans les années soixante, la France était encore largement rurale. Le général de Gaulle, en lettré de pointe, savait ce qu'il disait en traitant les Français de veaux. Ben oui, infoutus de cultiver le blé comme il aurait fallu.)

Verge, n. f. Liturg. Grand morceau de baleine que porte un bedeau quand il est en fonction à l'église. II Moeurs et Cout. Tenir un héritage par la verge : recevoir du seigneur, ou de l'un de ses officiers, un petit bâton appelé verge, comme emblème d'une acquisition.
(Oui, je sais, c'est facile. Le cardinal Barbarin, primat des Gaules et de la gaule, se souvient avec émotion de ses premiers pas en la sacristie de...)
(Il est de notoriété publique que le comte de Broglie tenait fermement son héritage par la verge. Son suzerain, que nous aurons la délicatesse de ne point nommer, s'en est fort plaint dans ses mémoires.)

Villeux, villeuse, adj. Hist. nat. Qui est velu, couvert de poils.
(C'était là un vielleux si villeux qu'on ne savait plus dire s'il était vieux.)

Virgule, n. f. Horlog. Montre à virgule : celle dont la verge ne porte qu'une seule saillie, en forme de crochet ou de virgule.
(Difficile en effet de ne faire qu'une saillie avec une verge en virgule qui pendouille. Et le temps passe, passe, à tel point qu'on ne reconnaît même plus les montes, oh ! les montres.)

Vulvaire, n. f. Bot. Plante à odeur fétide appelée vulgairement arroche puante.
(En votre vulvaire, madame, j'ai bien compris que la savonnette à vilains n'avait point rempli son office dans son entièreté : ça sentait encore fort la caque. Mais c'est pas grave, je calfouette grave itou.)

mercredi 16 août 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre t

Résultat de recherche d'images pour "léo ferré"Tabac d'Espagne, n. m. Nom vulgaire d'un papillon d'Europe dont les ailes sont d'un roux très clair.
(On me pardonnera de préférer le tabac de Sienne, plus soutenu, plus odorant. Léo Ferré aussi le prisait fort.)

Tafouilleux, n. m. Homme chargé de ramasser les objets que charrie la Seine.
(La guilde des tafouilleux a fait un sitting devant l'Hôtel de ville pour dénoncer une surcharge de travail. En trois jours, ils ont repêché trois montres achetées frauduleusement par Julien Dray, deux manuels du parfait attaché parlementaire ayant appartenu à Pénélope Fillon, six tableautins du dix-septième siècle qui décoraient la studette de Claude Guéant et deux sacs de capotes anglaises usagées dont Dominique Strauss-Kahn refuse de reconnaître la propriété. Ils disent aussi avoir repéré le scooter de François Hollande et les poignées d'amour dont Nicolas Sarkozy qui a eu bien du mal à se débarrasser.)

Taisson, n. m. Autre nom du blaireau. 
(Une pensée émue pour ce pauvre Guy Béart, Guitou pour ses intimes, Toutou pour les méchants. Que serait-il advenu de lui si Gainsbourg l'avait traité de taisson ?)

Taphéphobie ou taphophobie, n. f. Pathol. Crainte irraisonnée d'être enterré vif.
(Docteur, c'est quand j'ai vu tous ces sarcophages vibrionner autour de mes oreilles et se mettre à chier dedans que j'ai commencé à souffrir de taphéphobie. Comme vous n'êtes pas un frelampier façon Totophe André, je compte sur vous.)

Tatane, n. m. Arbre du Paraguay utilisé par les Indiens pour fabriquer des canots.
(J'aime à penser, quand mes souvenirs au coin de la flambée s'alanguissent, que les sabots de ma grand-mère étaient taillés dans un tatane imputrescible.)

Taupe-grillon, n. m. Nom vulgaire de la courtilière, appelée aussi taupe-volante
(Quand les taupes-grillons, comme les emmerdements, voleront en escadrille, le président Chirac sortira de sa réserve et roulera une galoche à Julie Gayet, le crayon tout émoustillé.)

Téléologie, n. f. Doctrine philosophique des causes finales, c'est-à-dire celle qui explique les êtres par le but apparent auquel ils semblent destinés.
(A la vérité, c'est plus compliqué que ça mais j'ai oublié. Et j'ai la flemme de chercher dans mes dicos de philo. De toute façon, aucun ne dit la même chose que l'autre. Alors...)

Tire-verge, n. m. Outil de fabricant de bas.
(Ah ! Ah ! vous croyez que. Ben non. Je n'ai rien à déclarer de particulier sur ce savoureux vocable ; ça vous apprendra !)

Tonlieu, n. m. Droit payé pour les étalages dans les foires ou les marchés.
(Pour avoir lu, jeune, de nombreux romans historiques, le mot tonlieu me séduit encore. Comme champart, du reste. La part du champ, fallait y penser, hein ?)

Touille-boeuf, n. m. Espèce de chien de mer. 
(Je savais les boeufs très fréquents sur terre et pas seulement en Paca. J'ignorais qu'on en trouvait aussi beaucoup en Méditerranée.)

Triqueur, n. m. Sur la Seine, ouvrier qui fait le tri du bois flotté.
(Mais pourquoi voudriez-vous que j'aie toujours l'esprit mal placé ? C'est que je suis trinqueur autant que triqueur, voilà tout !)

Trou-madame, n. m. Sorte de jeu qui se joue avec treize petites boules qu'on pousse dans des trous marqués de différents chiffres.
(Le croque-monsieur, qui venait de changer de voilure, avisa une accorte grisette et lui demanda si une partie de trou-madame saurait l'agréer. Las, la belle fort crêtée se rebéqua et le croque-monsieur, tout marri, retourna à ses amours coutumières.)

Trousse-galant, n. m. Maladie violente et rapide qui emporte le patient en peu de temps.
(Le dictionnaire ne dit pas si la maladie en question est d'origine vénérienne. )

mardi 15 août 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre s

Résultat de recherche d'images pour "sapèque"Safre, adj. Goulu, glouton.
(Cette damoiselle fut assez safre pour bâfrer en dix minutes une douzaine d'oublies arrosées d'armoise. Après quoi elle rota si puissamment que le tapis-franc en fut tout ébaubi. Le vielleux lui-même, qui était borgne, vit tout un firmament quand la poitrine d'icelle se souleva comme un vérin.)

Santon, n. m. Religieux musulman. II En Algérie, petit monument contenant le tombeau d'un santon.
(J'y suis pour rien moi mais vous comprenez bien sûr que vous comprenez les santons de Provence ah ah hi hi vl'à t'y pas asteurre qui sont d'venus musulmans le cul prêt à péter du côté de La Mecque ah ah hi hi j'y suis pour rien moi...)

Sapèque, n. f. Petite monnaie de cuivre chinoise et indochinoise.
(En souvenir de mes lectures du Hollandais Van Gullik. Les enquêtes du juge Ti. Les sapèques avaient si peu de valeur qu'elles se présentaient en ligature, espèce de cordelette sur laquelle on enfilait les pièces trouées.)

Sarcophage, n. m. La mouche grise de la viande.
(La prochaine fois que vous châtierez d'un coup de tapette bien appliqué un sarcophage par trop imprudent, vous aurez une pensée émue pour les sarcophages du prieuré où gisent depuis Mérovée des pauvres bougres victimes de sarcophages.)

Scaphocéphale, adj. Anthrop. En forme de barque. Se dit de crânes dont la forme rappelle celle d'une petite barque ou d'une nacelle.
(Je pense au crâne de presque feu le président Ghichcard d'Echtaing, lequel reniflait les jottes prou rebondies des caravelles en les prenant pour des avions de chasse.)

Seille, n. f. Seau fait en boissellerie, sans cercle, muni d'une anse de bois.
(En Charente, on disait sieau. Le mot seillée exprimait le contenu du sieau. "Va don au poué prende une seillée d'eau et muse pas.)

Serpillière, n. f. Au sens figuré : linceul de toile grossière pour enterrer les pauvres gens.
(Terrible ! Passer la serpillière toute sa vie, chez les riches qui se font enterrer dans du chêne, et finir enveloppé dans son outil de travail ! C'est dégoûtant.)

Sidéromancie, n. f. Art de prédire l'avenir en interprétant la façon dont brûlent des brins de paille jetés sur des fers rouges.
(Ce pauvre con de Christophe André, après la néphélomancie, s'adonne maintenant à la sidéromancie. Il a entreposé des bottes de paille dans son garage, entre ses livres à colorier et sa poupée gonflable et, du soir au matin, on le voit penché sur un brasero avec une loupe. Si les brins se tordent avant la combustion, c'est un signe d'énergie négative. S'ils crament direct, c'est tout le contraire : l'avenir est assuré. Et Totophe se frotte les mains en pensant au tabac que fera son prochain book sur la question.)

Soda, n. m. Ancien terme de médecine : violente douleur de tête.
(J'ai toujours pensé que le coca c'était dégueu. En voilà la preuve.)

Souloir, v. intr. Avoir coutume, avoir l'habitude de. (Mot du vieux français, usité encore quelquefois à l'imparfait.)
(Je pense au verbe soler en espagnol, d'un usage courant.)

Spodomancie, n. f. Art divinatoire pratiqué à l'aide de la cendre.
(Quand ce con de Christophe André s'apercevra qu'il y a aussi du grain à moudre avec la cendre, il fera brûler sa poupée gonflable et se condamnera à la paluchation. Bien fait pour sa chetron !)

Suites, n. f. pl. Véner. Les testicules du sanglier.
(Il avait de la suite dans les idées mais du mou dans ses suites. L'une ne pouvant aller sans les autres, il n'engendra que des avortons baveux qui n'eurent même pas d'idées.)

image de sapèque sans ligature.

lundi 14 août 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre r

Résultat de recherche d'images pour "robert merle fortune de france"Rachever, v. tr. Donner la dernière façon à un ouvrage.
(Quand ils eurent achevé les chevaux, l'ouvrage laissant prou à désirer, il fallut les rachever d'une bastos entre les deux yeux.)

Radiateur, adj. Phys. Qui a le pouvoir de rayonner.
(Imaginons une amoureuse qui fait sa déclaration à son Adonis : "Ah ! que tu es radiateur aujourd'hui, mon amour !" Pas sûr qu'elle parvienne à ses fins. Pas sûr non plus qu'on puisse la qualifier de radiatrice sans qu'elle se fâche tout rouge.)

Rebéquer, v. intr. Répondre vivement ; tenir tête.
(Chez Robert Merle, dans Fortune de France, des personnages fort crêtés souvent se rebéquaient contre les Guise, et même contre le roy qui déjà n'avait plus toute sa tête depuis que Catherine ourdissait tant et plus.)

Résilience, n. f. Mécan. Qualité de résistance aux chocs.
(N'oublions pas que dans son jeune temps, Boris Cyrulnik travailla plusieurs étés chez un garagiste et qu'il testait avec un marteau la résilience des calandres des Tractions-avant.)

Romaïque, adj. Linguist. Qui appartient au grec moderne.
(La Grèce n'ayant pas été achetée par les Chinois mais par les Italiens, le terme romaïque est tout à fait approprié. Même si la ville de Rome, déjà surpeuplée, a eu du mal à absorber celle d'Athènes.)

Romestecq, n. m. Jeu de cartes qui se joue à deux, quatre ou six personnes avec un jeu de piquet auquel on a ajouté le six.
(Naturellement, ce jeu de cartes est interdit aux Végans. Seuls les viandards en treillis sont admis à y jouer, essentiellement en Provence et dans la Sarthe.)

Ronfle, n. f. Ancien jeu de cartes semblable à la triomphe.
(Le premier qui dort a gagné et s'enveloppe dans sa roupille.)

Rosagine, n. f. Nom vulgaire du laurier-rose.
(Une couleuvre dans les touffeurs de juillet méandrait en quête de rosée parmi les massifs de rosagines.)

Roupille, n. f. Sorte de grand manteau dont les Espagnols s'enveloppaient pour dormir.
(Une dame dans l'entourage de l'empereur Trajan s'appelait Rupilla et vécut jusqu'à l'âge avancé de soixante-treize ans. Notons qu'il existe en espagnol le terme ropilla dont houppelande est synonyme.)

image de Robert Merle

vendredi 11 août 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre p

Résultat de recherche d'images pour "garde champêtre"Paca, n. m. L'agouti, mammifère rongeur d'Amérique.
(Il est tentant d'écrire que dans la région PACA, où trop de gens considèrent les rebeus comme des rats, que ce sont eux les quadrupèdes puants. Mais je ne vais pas l'écrire. Promis.)

Panard, adj. Se dit d'un cheval dont les pieds de devant sont tournés en dehors.
(Un cheval peut-il être à la fois panard et cagneux, les pieds en dehors donc, et les genoux en dedans ? Pas pratique pour le galop. A la réforme, le canasson !)

Papouille, n. f. Nom donné à de petits navires qui font le cabotage entre l'Amazone et la Guyane.
(Cette papouille frémissait de toutes ses jottes et même les eaux, fort émoustillées, faisaient des ronds de jambe au petit mousse rêveur.)

Pardessus, n. m. Féod. Le premier seigneur d'une terre.
(Cela n'empêcha en rien ce pardessus, qui n'avait pourtant pas démérité, de finir par dessous comme tout bon chrétien.)

Pelle-à-cul, n. f. Espèce de chaise de jardin.
(La duchesse douairière de La Gamarde n'aimant rien tant que se goberger d'oublies en contemplant les cygnes de son parc depuis sa pelle-à-cul.)
Petun, n. m. S'est dit pour tabac.
(Les personnages de Robert Merle dans Fortune de France s'adonnent prou au petun.)

Phréatique, adj. Se dit de la nappe d'eau la moins profonde qui puisse alimenter un puits.
(Le réchauffement climatique et l'assèchement des terres n'était aps alors considéré comme une menace. Cet adjectif restait bien au chaud dans sa page du dictionnaire.)

Picole, n. f. Sorte de pioche qui sert au déchaussage des vignes, en terrain pierreux.
(Pour avoir trop abusé de la picole, il confondit le pied d'un cep avec son soulier et se cloua au sol d'un coup de picole. Le raisiné coula tant et tant qu'il défuncta sur le champ.)

Picrate, n. m. Nom générique des sels formés par l'acide picrique.
(Y a-t-il de l'acide picrique dans les vins, y compris les grands crûs ?)

Pilot, n. m. Tas de sel ramassé en cône dans un marais salant.
(En Charente, un pilot représentait n'importe quel tas. Un pilot de betteraves en novembre par exemple.)

Pousse-cul, n. m. Agent qui conduisait les gens en prison.
(J'aimerais fort être le pousse-cul qui conduira les Sarkozy en cabane. Je me proposerai itou pour les Balkany.)

Précon, n. m. Crieur public, dans le midi de la France.
(Ce terme évoque le verbe préconiser. Et la tentation est forte encore de... enfin... vous voyez bien... les précons du midi à Aubagne, hein, vous voyez... bref !)