Souvent, pour me qualifier, on parle de passion. Passion de lire, passion d'écrire. Je laisse dire. Comment, lors d'une conversation de comptoir, entre la tortilla et le saucisson, trouverais-je les mots pour dénigrer la passion ? C'est pourtant la vérité que je n'en éprouve aucune et cela jusque dans l'amour. Je n'ai pas plus la passion de lire que la passion d'écrire. En ce moment, ayant épuisé ma provision de romans, je me suis remis à Tocqueville. Cet apôtre de la liberté qui voyait d'un sale oeil l'égalité car, selon lui, elle constitue un empêchement d'être libre. Bref ! Le plus intéressant, c'est que Tocqueville m'a conduit à Gobineau. Voilà bien un mystère quand on se rappelle que Gobineau a travaillé pour Tocqueville. C'est bien la preuve que les livres ont leur vie propre car, a priori, je n'avais choisi de relire ni l'un ni l'autre de ces grands conservateurs. Aucune passion, donc, dans ma pratique de la lecture.
Et qu'en est-il de ma pratique de l'écriture ? J'éprouve en ce moment une grande lassitude d'écrire. Tous ces torrents de mots que je vois défiler me donnent le tournis. A quoi bon ajouter au fleuve immense mes improbables gouttes d'eau ? Quel sens trouver aux démarches auprès d'éditeurs totalement submergés ? Et pourtant je continue à gratter le papier et l'écran, ici même. Et pourtant, quoique mollement, j'envoie de temps en temps un manuscrit auquel j'ai cessé de croire. Donc, là encore, nulle passion qui me ravirait à moi-même. Et la lassitude agit sur moi comme un puissant narcotique. Je m'endors sur Scaramouche. Je m'endors sur le dernier poème que je ravaude. Déjà les yeux me piquent à vous conter cela. Je sais cependant que nulle sagesse ne me fera poser la plume. Les mots me dominent depuis si longtemps que j'ai perdu toute liberté. Même le sommeil, je ne le choisis pas. Allez ! Je retourne à Gobineau, mademoiselle Irmois, ou quelque chose comme ça. Bonne nuit.
Et qu'en est-il de ma pratique de l'écriture ? J'éprouve en ce moment une grande lassitude d'écrire. Tous ces torrents de mots que je vois défiler me donnent le tournis. A quoi bon ajouter au fleuve immense mes improbables gouttes d'eau ? Quel sens trouver aux démarches auprès d'éditeurs totalement submergés ? Et pourtant je continue à gratter le papier et l'écran, ici même. Et pourtant, quoique mollement, j'envoie de temps en temps un manuscrit auquel j'ai cessé de croire. Donc, là encore, nulle passion qui me ravirait à moi-même. Et la lassitude agit sur moi comme un puissant narcotique. Je m'endors sur Scaramouche. Je m'endors sur le dernier poème que je ravaude. Déjà les yeux me piquent à vous conter cela. Je sais cependant que nulle sagesse ne me fera poser la plume. Les mots me dominent depuis si longtemps que j'ai perdu toute liberté. Même le sommeil, je ne le choisis pas. Allez ! Je retourne à Gobineau, mademoiselle Irmois, ou quelque chose comme ça. Bonne nuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire