L'été. Les vacances. Pas se prendre la tête sur le transat. Lire le dernier polar recommandé par les hebdos.
Et si on faisait le contraire ! La vacance permet à l'être de se remplir d'autres choses que des cornets de glace et des paysages achetés à la coupe...
Alors, tout cet été, je recopierai ici des extraits de textes philosophiques, une façon de couper, encore, dans l'illisibilité du Tout, j'en conviens, mais avec l'intention d'emplir et non de vider.
Commençons avec Pascal Chabot et son Global burn-out récemment paru aux PUF.
" Le syndrome du burn-out n'est pas uniquement un problème individuel. Il apparaît plutôt lié aux questions du progrès, de la technologie et des envies qui parcourent notre ère d'expérimentation... Les humains se voient modifiés par leurs outils. Le système imprime sa marque sur leurs mentalités et leurs espoirs... Eduqués, diplômés, travailleurs enthousiastes, ils sont les soutiens zélés de modes de vie contemporains. C'est par leur ardeur au travail... que le système tient en place. Et ce sont pourtant eux qui craquent.
Le burn-out est une maladie de civilisation. Nous épuisons la terre. La biosphère est transformée en une ressource. Face à la nature, nous n'avons plus l'attitude de contemplatifs mais d'exploitants qui cherchent en elle ce qui pourrait leur profiter, marquant ainsi toute la planète de leur empreinte...
L'humain est une ressource : qu'il dégorge, lui aussi, ses meilleures énergies, sa sueur, son temps. Il est, de toute façon, surnuméraire, et donc remplaçable. Resurgit alors un affect très profond que tous les humanismes ont cherché à bannir, et qu'exploite pourtant le pouvoir de certains : la peur. Il est étrange de voir, de nos jours, devant des bâtiments d'acier aux vitres rutilantes ou au milieu de chaînes robotisées, des visages effrayés. Ils sont le syndrome d'une régression...
Ce syndrome est une nébuleuse dont les contours sont flous et les traits différents pour chaque individu. Les facteurs sont également divers, même s'ils peuvent être regroupés en plusieurs catégories : l'essoufflement du perfectionnisme, l'épuisement de l'humanisme, la course à la reconnaissance, sans oublier les problèmes spécifiques qui touchent les femmes."
A suivre, toujours avec Pascal Chabot : De l'acédie au burn-out.
A suivre ensuite d'autres auteurs : Marc Augé, Edgar Morin, George Steiner, Yann Kerninon, Michela Marzano...
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