Grâce aux éditions numériques Recours au poème, je découvre la voix du poète argentin Horacio Castillo (1934-2010). Il n'a publié que sept recueils dont Alaska en 1993, traduit par Yves Roullière. Lequel déclare : " Ici revient l'interrogation fondamentale de Castillo : vivons-nous la fin des temps ou seulement leur naissance infiniment recommencée ? L'angoisse qui caractérise nos derniers siècles est-elle due à l'appréhension de l'agonie du monde ancien ou à celle de l'accouchement d'un univers que seule la poésie peut laisser entrevoir ? "
Extrait :
Visita al maestro
Llueve sobre colinas y jardines.
Alli, junto a la ventana, està el fuego.
Hablar o callar qué es mejor ?
Preguntar o responder qué es lo peor ?
Llueve sobre colinas y jardines,
el agua salmodia en la penumbra.
También el callar es un hablar ?
También el hablar es un callar ?
Llueve sobre colinas y jardines.
Un caballo negro viene como volando.
La respuesta es entonces la pregunta ?
La pregunta es entonces la respuesta ?
Llueve sobre colinas y jardines.
El silencio del cuarto es el silencio del mundo.
Visite au maître
Il pleut sur collines et jardins.
Là, près de la fenêtre, se trouve le feu.
Parler ou se taire, quel est le mieux ?
Questionner ou répondre, quel est le pire ?
Il pleut sur collines et jardins,
l'eau psalmodie dans la pénombre.
Se taire est-il aussi parler ?
Parler est-il aussi se taire ?
Il pleut sur collines et jardins.
Un cheval noir arrive comme en volant.
La réponse est-elle alors la question ?
La question est-elle alors la réponse ?
Il pleut sur collines et jardins.
Le silence de la chambre est le silence du monde.
N.B.1 : Je ne dispose pas, ici, des points d'interrogation à l'envers, ni des accents sur les a et les i.
N.B.2 : Rendez-vous sur le site de Recours au poème éditeurs en lien en ce blog.
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