dimanche 6 septembre 2015
Lester Young in Washington, D.C.
Allons ! C'est pas fini. Y a aussi les grandes portes fenêtres côté jardin. Les chiures de mouches et les piquetis de colle. Même l'éponge gratte-cul n'en vient pas à bout. De l'huile de coude ! Encore et encore. C'est bon pour le palpitant. Donc pause Lester Young. 1956. Vingt ans avant Jarrett. Plus classique. Des notes mélancoliques. N'est-ce pas à Lester Young que l'on demandait : Why are you so sad ? Voyez ! Moi aussi je cause rosbif mais je le mets pas à toutes les sauces en sachet sur mon chien chaud. Michel Serres a bien raison de proposer une grève de l'anglais. Cheval de Troie du libéralisme. A gerber. Mais revenons au camion et ses 71 cadavres. Essayez de faire rentrer soixante et onze individus dans un tel espace... Des jeunes, des très jeunes, des vieux aussi. Impossible ! Donc, je vous laisse imaginer la scène. Nuitamment et loin de toute terre habitée. Qui rappelle des souvenirs d'avant Lester Young. Quand l'aigle nazie, oui oui, avec un e, je le précise pour les ceusses qui croient tout savoir, étendait ses ténèbres en Europe. C'est forcément comme ça que ça s'est passé. Le wagon à bestiaux avec le froid en prime. J'imagine facilement que certains migrants ont refusé de monter et qu'on les a abattus sur place et hop, leur carcasse dans un joli bain de chaux... Après le froid. Bon. Pas de tapage ! Je donne dans l'imprécation pour démontrer que les mots et les images c'est pas du kif. Les mots dérangent dix mille fois plus que les images, monsieur Maque-Luanne. Ne se contentent pas de choquer. Ils pèsent, comme on dit dans un torche-cul célèbre. Ils pèsent d'autant plus qu'ils ont été réfléchis, quand l'émotion, légitime certes, a laissé la place à la pensée dans toute sa lucidité. Nul besoin d'être sémiologue pour comprendre pareille évidence. D'aucuns diront que je déparle, que le soleil de septembre fouaille mon atrabile. Que nenni ! Seulement le désir d'écrire, contre les donneurs de leçon si bien intentionnés autour du cristal de Bohême comme le Bazar de l'Hôtel de Ville. Un héros est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, disait Romain Rolland. Je ferai ce que je pourrai.
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