Aujourd’hui, je suis resté à
l’appartement jusqu’à six heures du soir. Je n’ai pas arpenté les pavés de
Porto mais la fin de La ballade de
l’impossible de Murakami. Naoko est morte. Pendaison. Les médecins et sa
compagne de chambre, Reiko la musicienne, croyaient qu’elle trouvait enfin la
sortie du trou noir. Ils se trompaient. Naoko avait programmé son suicide et
c’est terrifiant. Watanabe, qui se croit coupable tout en sachant qu’il ne
l’est pas, erre pendant un mois. Reiko l’appelle. Ils se voient, s’étreignent,
évoquent la disparue, pleurent. Puis, Watanabe se décide à appeler Midori qu’il
n’a pas vue depuis six mois. Il aime sa gouaille, ses mots crus à propos du
sexe, sa dévotion quand elle soignait à l’hôpital son père mourant. Il l’aime.
Elle l’aime. Tout est possible, maintenant que Naoko est morte. Mais comment
savoir.
J’ai aussi continué à lire
l’anthologie de la poésie contemporaine portugaise. Il m’a sauté aux yeux que
les poètes portugais abordent sans détours la question du corps. Du corps qui
saigne. Qui éjacule. Qui pue. Mon sentiment est confirmé par la note d’un
universitaire sur l’un des poètes.
A six heures, je suis allé au bar où
je prendrais volontiers des habitudes. Je me suis réfugié à l’intérieur car le
vent sur la terrasse coupait comme les lames d’une faucheuse. Belle omelette au
jambon et au fromage servie avec des vraies frites contrairement au Palais du
cochon de lait où l’on a osé me servir des ships. Sacrilège. Deux verres de vin
en regardant des infos à la télé. Pitoyables comme partout. Et maintenant
j’écris ceci, après avoir travaillé à mon roman. On dirait qu’il s’est décidé à
avancer. Je ne sais pas jusqu’à quand tellement il est branquignol.
Demain, j’irai acheter du e-liquide
pour ma cigarette électronique rua da Alegria et je me rendrai dans un magasin
de la rua Santa Catarina où on ne vend que des chaussettes. Pour ma compagne et
Giro, notre fils de cœur.
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