Depuis plusieurs années déjà, Bacalan devient un musée à ciel ouvert. Un musée de l'éphémère quand les oeuvres couvrent des palissades ou les pans dérobés des maisons exténuées. Un musée permanent dans des espaces dédiés, au bar de la Marine par exemple, à l'angle de la bibliothèque du quartier rue Achard ou encore derrière le collège Blanqui.
Le regard y est à la promenade, à la flânerie la plus lente. Le corps fait corps avec les images. Il tremble quand elles tremblent. Tantôt s'étrécit, tantôt s'élargit. Dans la confusion du paysage et du temps arrêté.
Baudelaire écrit qu'on voit plus de choses à travers une fenêtre fermée qu'à travers une fenêtre ouverte. Une main aura ici défait le grillage de la lucarne, palpé à l'aveugle une anfractuosité emplie de bêtes blanches ou noires. Frémi.
Comme un bulbe jaune avec ses axones électriques. De quelle cellule chimérique a-t-il surgi pour fatiguer nos très vieilles mémoires ?
De quel côté du miroir ouvrir l'oeil ? Une question traversante depuis les balbutiements de la pensée. Avec tain ou sans tain. Le suspens reste fragile. Les nuages vont filer.
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