Fait rarissime, j'ai écouté une interview, celle de Grégory Rateau donnée à la radio roumaine pour son recueil Conspiration du réel paru aux éditions Unicité.
Il dit notamment, et ça me plaît, que la poésie peut être un acte de résistance mais que l'engagement se trouve ailleurs. L'engagement, il se trouve dans la sueur et le cambouis, au plus près des souffrances qui saignent, des mains qu'il faut savoir saisir quand elles se tendent.
La résistance, avec son r minuscule, c'est autre chose. Une résistance de soi contre soi, de soi contre le monde, à bas bruit dans le secret d'une chambre close ou parmi la foule des tumultes. Une résistance qui fait
un pas de côté ou, à l'opposé, saute au milieu de la flaque : splash !
Grégory Rateau pourfend aussi tous ces mauvais faiseurs de rimes et/ou de métaphores qui dégoulinent de voeux pieux, de considérations ésotériques, sans chair ni os, plus flasques que les méduses des rivages atlantiques. Et souvent avec des mots que, si t'as pas bac +10 t'entraves que dalle !
Et puis, une autre chose que j'ai aimée, cette nécessité de "se retenir d'écrire". Pas chercher à publier comme une mitraillette tire des pralines quoi !
Voilà, c'est tout, et cette nouvelle qui me réjouit : une parution de Jacques Vandenschrick, Tant suivre les fuyards (un thème récurrent chez lui qui publie pas comme une poule pond). Et une parution d'Emmanuel Echivard, Pas de temps, en août je crois. Les deux chez Cheyne. Et dans les deux cas, une poésie qui passe par l'estomac et en même temps par la tête.
Ps : Je trouve que cette photo de moi de dos en 2013, tenant par la main un petit qui a bien grandi avec Le Cabaret vert de Rimbaud, et allant au cirque colle avec mon propos.
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