mardi 9 août 2022

Luis Fernando Chueca, Conversations avec Clara au printemps (bilingue)

Le premier jour de soleil je l'offre à ton souvenir.

"Le printemps à Lima n'existe pas", je t'avais dit,

Il n'a pas existé. 

Et ni aujourd'hui ni jamais nous ne pourrons trouver les vieux présages

Qui  appellent à le célébrer.

Ma triste cérémonie s'enlise chaque fois que je dis ton nom.

Tes mains avaient planté un jardin immense

Mais les fleurs commencent à pourrir.

Des bâtiments obscurs vont cerner ma raison

Et, surgie de nulle part, Celia la morte,

                    /à rejeter nos questions.

"Tu veux continuer à parler avec nous " ?;

je lui ai demandé c'est quoi la mort et elle m'a dit qu'un homme vient

en été avec un grand manteau noir sur le dos.

Puis tu t'es moquée,

Mais les vieux noms de l'histoire ne changent pas de place,

                    /et toi tu le sais.

Le premier jour de soleil reste dédié à ta mémoire,

Et quelque part, Clara, tu naîtras à mon souvenir.

Nous avons grandi sous le signe mauvais du serpent

Et nous n'avons pas pu supporter les marques de la lune ;

Cela dit, c'est mon histoire et non la tienne

Ma solitude en peine vague lentement dans les rues

J'ai posé de nouvelles questions sur la mort

Et j'ai senti une main sur ma hanche, 

Mais ce n'était pas un signe des dieux

Ni Celia, ni toi souriant sous un masque

Ce n'était même pas une réponse.

Le printemps à Lima n'existe pas, je te le redis,

Et même si nous étions assis des heures et des heures à discuter,

Il n'existerait pas davantage.

Nos chemins sont des durées immuables

Impossibles à nommer avec des mots connus.

Et pourtant, le premier jour de soleil est à toi

Appelons-le comme tu voudras.

*

El primer día de sol lo ofrezco a tu recuerdo.

"La primavera en Lima no existe", te había dicho,

No ha existido,

Y ni hoy ni nunca podremos encontrar las viejas señales 

Que llaman a celebrarla.

Mi triste ceremonia se estanca cada vez que te menciono :

Tus manos habían construido un inmenso jardín 

Pero las flores comienzan a podrirse.

Oscuros edificios se disponen a rodear mi entendimiento

Y de algún lugar llega Celia, la muerta,

                            /a contestar nuestras preguntas.

" ¿ Quieres seguir hablando con nosotros"? ;

le he preguntado por la muerte y me ha dicho que un hombre sale

en verano con una enorme capa negra en las espaldas.

Luego te has burlado,

Pero los viejos nombres de la historia permanecen en su sitio,

                            /y tú lo sabes.

El primer día de sol queda ofrecido a tu memoria,

Y en algún lugar, Clara, nacerás a mi recuerdo.

Crecimos bajo el signo vil de la serpiente

Y no ha sido imposible soportar las marcas de la luna ;

Si embargo, es mi historia y no la tuya

Mi triste soledad deambulando lentamente por las calles.

He preguntado nuevamente por la muerte

Y he sentido una mano en la cintura,

Pero no fue un saludo de los dioses 

No Celia, ni tú sonriendo en una máscara

No ha sido ni siquiera una respuesta.

La primavera en Lima no existe, te repito,

Y aun nos sentemos horas de horas, discutiendo 

Seguirá si existir.

Caminamos sobre un tiempo irreversible

Incapaz de ser nombrado con palabras conocidas.

Si embargo, el primer día de sol te pertenece 

Y es posible llamarlo como quieras.


Poème publié dans Lima Escrita, Arquitectura poética de la ciudad 1970-2020 par les éditions Intermezzotropical.

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