Voilà donc le deuxième et dernier volet de cette anthologie qui ouvre sur le paysage poétique du vingt-et-unième siècle avec quelques extraits butinés dans la réserve française :
" Le poème est impossible
Car il porte la pluie
Et déjà dans la vareuse du printemps
Qui sonne la part obscure du feu
Comme le cercle
Et l'anneau de simplicité
Nous sommes conduits par le chariot de l'enfant
Et le vieux coutil de l'ouvrière"
Didier Ayres
"Sur la table un compotier
rempli de pommes
lisses et rouges
des raisins
du pain
de l'eau
qui attendent d'être partagés
depuis trop longtemps."
Francis Combes
" Dix ans déjà...
Le temps comme une grosse théière qui bout
Et ne faiblira pas.
Sous l'asphalte les pavés
- Oui, les pavés -
Remmaillent les filets
D'héroïques fanfares,
D'aubades parfois.
Tournant d'azur !
Les charcutiers ont ignoré la crise,
Les pâtissiers prospèrent,
Nous endossons l'année telle une veste bleue."
Gérard Engelbach
" Cet autre qui voyageait en moi
emportait ma parole
Je partais loin des nuits
par des escaliers clandestins
Le bruit redondant effaçait sa trace à mon approche
J'engageais la parole avec les reflets
inconnus dans les vitres
des trains
D'aucune nuit connue je ne traversais le noir
Fuyant la divagation des voies
Une lumière rouge
obscure
étrangeait les visages
Evelyne Morin
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