Dans le Nouvel Observateur paru ce jour, l'ancien maoïste Philippe Sollers s'en prend violemment à Baudelaire, Flaubert et même Proust. Il va jusqu'à regretter que le procureur impérial sous Napoléon III ait échoué à faire condamner l'auteur de Madame Bovary.
Mais jugez plutôt de l'atrabile qui saisit notre paon bouffi :
" Baudelaire était une sorte de pervers drogué sans domicile fixe, amant et exploiteur d'une femme de couleur... "
" Quant à Flaubert, sa haine de la Commune de Paris soulève le coeur. Son Voyage en Orient est rempli d'épisodes dégoûtants, notamment ses rapports de colonialiste esthète avec une danseuse prostituée... M. Flaubert est insinuant, obsédé, toxique et, au fond, très sadique... "
Le poussah infiniment glaireux écrit que Madame Bovary est un roman complètement dépassé et qu'il " devrait donc disparaître du commerce et des bibliothèques... ".
Même Proust a droit à son ire au prétexte que son portrait du baron de Charlus serait profondément anti-gay...
Toute cette prose haineuse est insupportable. Monsieur Sollers, n'oubliez pas de faire siffler le s final, juge des écrivains du dix-neuvième siècle avec ses lunettes d'aujourd'hui. Il sait, car il n'est point sot, que ce procédé n'a aucun sens, aucune valeur, mais il en utilise la tromperie pour abuser le lecteur.
Autrefois disciple du sanguinaire Mao, notre pisse-copie serait-il devenu un apôtre de Torquemada ?
J'en ai peur. J'espère que nous serons nombreux à dénoncer cette dérive dangereuse.
Pas touche à Baudelaire. Pas touche à Flaubert. Vous ne leur arrivez pas au dixième de la cheville. Et c'est vous, le salopard !
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