Jacques
Viallebesset vient de rassembler Ce
qui est épars pour les éditions Recours au poème. Résolument ancré dans la
tradition du vers cadencé où fleurit la métaphore, ce recueil s'annonce comme
une profession de foi en un monde meilleur. " Des hommes viendront aux
épaules de charpente / Au cœur de froment et aux mains de farine / A la parole
claire et tranchante d'un torrent ". Jacques Viallebesset garde en mémoire
l'épouvante absolue de l'Holocauste quand " les trains gris poussaient des
cris de violons brisés " et dénonce, dans le même sinistre sillage, le
naufrage des migrants d'aujourd'hui, chassés par la guerre. L'espoir,
cependant, demeure. Même s'il [n'a construit que des châteaux de sable], le
poète, sous l'influence de la mystique maçonnique et des fumerolles de
l'alchimie invente chaque jour l'avenir en écrivant. L'enfance, l'amour, le cosmos,
la nature, la quête en sont le ciment prometteur.
"
Regarde un monde de lumière couleur de miel
Avec des
fleurs de froment coulant sous nos pieds
Et des rires
d'enfance soulevant le poids du ciel
La lumière de
vos sourires illumine mon souffle "
Voilà un
quatrain qui dit bien l'univers de Jacques Viallebesset, contenant l'humain comme
une moisson lumineuse entre terre et ciel, à la façon, peut-être d'un Jean
Moréas qui aurait rencontré la quiète beauté chère à la comtesse de Noailles.
La puissance du symbole, toujours. Jacques Viallebesset rêve ainsi de réunir
dans le même souffle, la même offrande l'Orient et l'Occident. Lors d'une
interview, paladin de nos temps fracassés, il a déclaré vouloir apprivoiser la
Toison d'Or. Souhaitons qu'il y parvienne avec son verbe, afin que les
charpentes humaines du futur soit saines et solides.
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