Il existe à Ortigosa del Monte plusieurs légendes de La femme morte. L'une d'elle évoque le demi dieu Hercule en sculpteur de haute altitude, rocaille et ciel à bras le corps. Une autre met en scène un duel inégal entre deux prétendants aux faveurs d'une belle crépusculaire et la région sombra dans le chaos des batailles.
Celle qu'on m'a contée parle d'une reine en son royaume. Veuve et mère de deux jumeaux. Lequel allait régner sur les âmes d'ici bas ? Les princes ne tardèrent pas à se quereller, chacun avec ses fidèles. Du sang coula. Des villages s'embrasèrent. La source Bezoya prit des couleurs de fournaise. Au grand dam des coquelicots et des genêts. Quelques buses, qui sait, plus sensibles que d'autres aux effrois des humains, choisirent de fracasser leur envol contre les pierriers. La veuve et mère pleura beaucoup. Supplia. Implora. Que faire ? Comment arrêter le branle de l'absurde ? la mort des desdichados ?
Elle marcha toute une nuit dans les couloirs de son château, monta sur la plus fière de ses tours et mira longuement le drapé des étoiles. Elle ne pria pas. Elle ne priait plus ce Dieu impuissant qui n'avait pas sauvé son aimé. Elle le maudissait même.
Au petit matin, sa décision était prise. Elle se faufila déguisée en servante dans le tumulte des horions et des hennissements. Elle gravit la montagne. Un sentier s'ouvrit devant ses pas. Les cailloux se rangèrent sur les bas-côtés. Les chênes verts s'inclinèrent si profondément qu'elle put s'emparer des ramures les plus souples pour mieux se hisser. Le vent aussi l'aida, qui emporta loin d'elle les hurlements de la vallée.
A la fin du jour, elle se coucha sur le sommet qui partageait en deux parties égales le royaume convoité. Deux nuages aussitôt accoururent. Piquetés de filaments d'oiseaux. La veuve et mère s'endormit. Peu à peu, son sommeil la pétrifia.
On raconte que son sein a pris l'éclat du marbre blanc. On raconte que toute les lumières du firmament se rassemblèrent dans ses yeux.
Nul ne sait ce qu'il en fut vraiment. Mais, dès le lendemain, les jumeaux déposèrent les armes. Les chevaux cabrèrent leur joie dans les halliers. Et la source Bezoya retrouva sa fraîcheur. Une paix nouvelle commença, qui dura trois siècles.
Après, c'est une autre histoire. Une autre légende. De mémoire en mémoire, elle creuse aujourd'hui encore ses sillons. Dont celui-ci, dont je vous fais l'offrande.
Image acueducto2.com
Celle qu'on m'a contée parle d'une reine en son royaume. Veuve et mère de deux jumeaux. Lequel allait régner sur les âmes d'ici bas ? Les princes ne tardèrent pas à se quereller, chacun avec ses fidèles. Du sang coula. Des villages s'embrasèrent. La source Bezoya prit des couleurs de fournaise. Au grand dam des coquelicots et des genêts. Quelques buses, qui sait, plus sensibles que d'autres aux effrois des humains, choisirent de fracasser leur envol contre les pierriers. La veuve et mère pleura beaucoup. Supplia. Implora. Que faire ? Comment arrêter le branle de l'absurde ? la mort des desdichados ?
Elle marcha toute une nuit dans les couloirs de son château, monta sur la plus fière de ses tours et mira longuement le drapé des étoiles. Elle ne pria pas. Elle ne priait plus ce Dieu impuissant qui n'avait pas sauvé son aimé. Elle le maudissait même.
Au petit matin, sa décision était prise. Elle se faufila déguisée en servante dans le tumulte des horions et des hennissements. Elle gravit la montagne. Un sentier s'ouvrit devant ses pas. Les cailloux se rangèrent sur les bas-côtés. Les chênes verts s'inclinèrent si profondément qu'elle put s'emparer des ramures les plus souples pour mieux se hisser. Le vent aussi l'aida, qui emporta loin d'elle les hurlements de la vallée.
A la fin du jour, elle se coucha sur le sommet qui partageait en deux parties égales le royaume convoité. Deux nuages aussitôt accoururent. Piquetés de filaments d'oiseaux. La veuve et mère s'endormit. Peu à peu, son sommeil la pétrifia.
On raconte que son sein a pris l'éclat du marbre blanc. On raconte que toute les lumières du firmament se rassemblèrent dans ses yeux.
Nul ne sait ce qu'il en fut vraiment. Mais, dès le lendemain, les jumeaux déposèrent les armes. Les chevaux cabrèrent leur joie dans les halliers. Et la source Bezoya retrouva sa fraîcheur. Une paix nouvelle commença, qui dura trois siècles.
Après, c'est une autre histoire. Une autre légende. De mémoire en mémoire, elle creuse aujourd'hui encore ses sillons. Dont celui-ci, dont je vous fais l'offrande.
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