Le souvenir du commencement de
l'écriture, on ne l'a jamais. On cherche
la première fois dans les dépouilles de l'enfance. On l'invente puisqu'on n'a
rien gardé de nos mots qui trébuchaient. On fabrique le décor d'une chambre
nue, d'une chaise qui grinçait, de la page qu'une ampoule en surplomb
jaunissait grain à grain. On imagine la position du corps penché. Maladroite.
Corps et mots c'est pareil.
Comment faire pour qu'ils
tiennent debout ?
*
On ne sait pas que le chemin
durera toute la vie. On ignore même qu'il s'agit d'un chemin. Les mots se
perdent trop vite. Ils n'ont pas la force encore de figurer des cailloux.
*
Naître à la langue qu'on n'a
pas reçue. Avec laquelle on a marché de travers sur des chemins qui n'avaient
pas de lignes pour aboutir. Dans une solitude qu'on emplissait pourtant de
conversations à voix haute. Et qui effrayaient jusqu'aux oiseaux. C'est là,
peut-être, non un commencement mais une origine. Qu'on cherchait dans une
fièvre dont on ignorait tout. Puisqu'on ne savait rien, de là d'où on venait.
*
Le début de la face nord.
Dans cette absence qui ne se connaissait pas.
*
(J'ai mis ça pour vous reposer de Filiu que vous ne lisez pas alors que c'est lui qui compte en ce moment. Quant à la photo, Brigitte Giraud et mézigue rendions hommage à l'engagement d'un militant communiste à Bacalan et à Bordeaux, Vincent Maurin. Tout ça n'a rien à voir, apparemment. Et pourtant...)
(J'ai mis ça pour vous reposer de Filiu que vous ne lisez pas alors que c'est lui qui compte en ce moment. Quant à la photo, Brigitte Giraud et mézigue rendions hommage à l'engagement d'un militant communiste à Bacalan et à Bordeaux, Vincent Maurin. Tout ça n'a rien à voir, apparemment. Et pourtant...)
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