Affichage des articles dont le libellé est Dictionnaires. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Dictionnaires. Afficher tous les articles

mercredi 26 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre f

Résultat de recherche d'images pour "brassens"Jeune retraité à la peine pour cause d'augmentation de la C.S.G., je cherche sur Indeed un emploi de filetoupier à mi-temps, confortablement allongé sur ma flaneuse. Mon expérience du chanvre remonte au début des années mille neuf cent soixante-dix quand j'écoutais en boucle les Pink Floyd qui viraient parfois au vert ou au noir. 

Fagne, n. f. Marais situé dans une petite dépression, sur un plateau ou sur une montagne.
(Il existe en Charente une bourgade nommée Villefagnan. Je pensais qu'il y avait un rapport avec les "faignants". Mais non. La ville ne disparaîtra pas à cause de la paresse ; les fagnes l'engloutiront avant.)

Fardier, n. m. Chariot à roues basses servant à transporter des charges très pesantes : blocs de pierre, etc.
(Je me souviens du fardier de Cugnot dessiné dans mon livre d'histoire quand j'avais dix ans. Je me souviens de l'avoir vu en vrai, imposant, au Musée des arts et métiers à Paris. C'était beaucoup plus tard.)

Fesse, n. f. Partie arrondie de la poupe des anciens navires en bois.
(Les meufs ont de la fesse, les bateaux aussi et c'est bien.)

Filetoupier, n. m. Batteur de chanvre.
(Par décret du gouvernement Philippe, les filetoupiers bénéficieront comme les tondeurs de drap de contrats aidés pour lutter contre le chômage endémique dans cette profession.)

Flaneuse, n. f. Sorte de chaise longue cannée.
(Réjouissons-nous de pouvoir désormais flâner tout en restant couchés sur notre flaneuse sans chapeau, les pieds en éventail et la pipe à la bouche comme dit Lulu du haut de ses quatre-vingt-sept ans.)

Formication, n. f. Méd. Sensation de picotement sous la peau, causée par un défaut de circulation.
(Ce terme aurait inspiré l'ami Brassens. Un excès de formication pendant la fornication et adieu la donzelle qui s'en va à tire d'aile !)

Frairie, n. f. Partie de bonne chère et de divertissement. II Fête de village. Dans quelques provinces : confrérie.
(Il y avait chaque année, dans le village charentais où je m'essayais à vivre, une frairie sur la place de la mairie et de l'école. Autos tamponneuses, manèges pour les petits, tir à la carabine. Et le bal bien sûr, monté en deux jours avec son plancher de bois verni et son toit de toile verte. Il y avait...)

Frelampier, n. m. S'est dit pour bon à rien. II A l'origine : moine chargé d'allumer les lampes d'un couvent.
(Les moines dans les couvents regardaient trop les rondeurs naissantes à la gorge des novices et rataient souvent leur allumage qui les prenait ailleurs et c'était un feu ardent contre lequel l'eau bénite ne pouvait rien. Ne pas déduire que tous les frelampiers sont des obsédés sexuels.)

Fringuer, v. intr. Sautiller en dansant. Se dit aussi des chevaux : le cheval fringue.
(L'adjectif fringant vient probablement de là. On peut imaginer que le verbe pronominal se fringuer aussi. La langue verte, fringante plus que toute autre, adore sautiller du coq au cheval.)

Fromage, n.m. Chim. Morceau de terre réfractaire sur lequel on pose le creuset dans les fours. II Théâtr. Encadré mettant en valeur le nom de la vedette sur l'affiche.
( L'expression "il n'y a pas de quoi en faire tout un fromage" vient peut-être du deuxième sens. A quoi bon en effet mettre en avant quelque chose ou quelqu'un qui n'en vaut pas la peine !)

Fructose, n. m. Chim. Sucre d'origine végétale.
(L'obsession de la minceur a popularisé ce mot au-delà du raisonnable. Mais il est vrai que dans les années soixante l'alimentation était beaucoup plus saine.)

image cocomag

mardi 25 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre e

Résultat de recherche d'images pour "kafka"Reprendre les effervescences des lettres emmêlées ; elles errent lentement et se perdent en cette verve légère que je révère. Elles s'élèvent, éthérées, célestes, et les essences me semblent tellement belles que je les réserve en mes rêves éphémères.

Ebertauder, v. tr. Tondre un drap, une étoffe de laine, en première coupe.
(Le métier de tondeur de drap est promis à un bel avenir après celui des tondeurs de chiens.)

Eburné, ée, adj. Qui a la blancheur et l'apparence de l'ivoire.
(Attention au faux sens assez courant. Rien à voir avec les burnes dont une personne serait privée après quelque méfait, en place publique pour le plus grand plaisir de quelques donzelles effarouchées et d'une pléthore de sadiques.)

Ecologie, n.f. Science qui étudie les rapports existant entre les êtres vivants et leur milieu naturel. 
(Hé oui ! A cette époque, René Dumont n'était pas encore apparu à la télévision avec sa pomme et son verre d'eau. Le mot écologie restait douillettement à l'intérieur de la communauté scientifique.)

Ecrivain, n.m. Nom vulgaire d'un insecte coléoptère du genre eumolpe, qui s'attaque aux feuilles de la vigne et y découpe des sortes de caractères.
(Nul doute que Kafka connaissait cette autre définition du mot. Gregor Samsa aurait sinon échappé à toute métamorphose.)

Ejaculation, n. f. Nom donné à certaines prières courtes et ferventes, qui se prononcent à quelque occasion passagère, comme si elles se jetaient vers le ciel.
(Un jet nourri, donc, mais bien bref ! C'est bien dommage pour les prieurs.)

Encabaner, v. tr. Mettre les vers à soie sur des claies.
(Voilà une définition qui aurait inspiré Malet, Simonin ou encore Audiard !)

Encre, n.f. Bot. Maladie du châtaignier.
(Il ne manquerait plus que les feuilles du châtaignier fussent dévorées par des écrivains impénitents et l'encre serait violette.)

Endoscope, n.m. Chirur. Instrument à l'aide duquel on peut éclairer et examiner une cavité à l'intérieur du corps humain.
(Encore un vocable aujourd'hui fort répandu surtout si on a plus de cinquante ans. Le lecteur remarquera l'emploi du terme instrument plutôt qu'appareil, comme si un endoscope était mis au même niveau qu'un simple bistouri.) 
Entre-nerfs, n. m. inv. Petit espace compris entre les nervures du dos d'un livre.
(Le jeune chevalier d'Harmental, qui n'en pouvait mais de suer sur les mémoires de Saint-Simon, dépeça sans s'en apercevoir tous les entre-nerfs de la collection en vingt-deux tomes.)

Epithalame, n. m. Littér. anc. Petit poème de circonstance composé à la louange des nouveau époux, à l'occasion de leur mariage.
(Une pensée pour Verlaine qui usa du terme alors qu'il était pourtant si malheureux dans son ménage.)

Ergoter, v. tr. Arboric. Couper l'extrémité d'une branche morte.
(Curieux comme le sens familier évoque plutôt un ajout inutile de branches même pas nées.)
Escarre, n. f. Blas. Pièce d'armoiries qui a la forme d'une équerre.
(Il est donc de la première importance que le blason de la duchesse soit retourné toutes les deux heures afin que la pourriture ne vienne pas empuantir sa réputation au-delà de tout soupçon.)

Escoffier, v. tr. Tuer.
(Je suggère à nos adolescents dont la verve est bien connue de doter leur bouffon du pouvoir d'escoffier tous les boloss.)

Eteuf, n. m. Petite balle d'étoffe pour jouer à la paume.
(Dans Fortune de France, Robert Merle utilise le mot esteuf. On y voit Charles IX ou son frère Henri suer du pourpoint quand l'éteuf est par trop volatil.)

Etranger, v. tr. Eloigner d'un lieu, en parlant d'animaux.
(Aujourd'hui, dans un village obscur des Hautes-Pyrénées, les habitants considèrent que les migrants sont des animaux et veulent les étranger en construisant un mur.)

image larepubliquedeslivres.com

vendredi 7 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre d

Résultat de recherche d'images pour "faux"En quatrième de couverture, les mots de Jean-Claude Zylberstein, directeur de la collection "Domaine français" chez 10/18 :
"Le meilleur moyen de préserver et même de développer l'usage de la langue française n'est certainement pas de prononcer des ukases et, à ce propos, de prétendre légiférer ou réglementer par décret. Non, c'est plutôt de s'y plonger avec gourmandise, en s'enivrant - s'il le faut - de ses mille ressources, délices et parfois énigmes. C'est pourquoi et en quoi ce Dictionnaire des mots rares et précieux est tout à la fois un outil de savoir, de recherche, de découverte et disons-le, enfin, de plaisirs infinis."

Dail, n. m. Pierre dure servant à aiguiser les faux.
(Ma grand-mère utilisait le mot dail pour la faux elle-même. Des gens trop fiers à son goût, elle disait : "Queu-là, i s'mouche pas avec un dail.)

Déhortation, n. f. Discours par lequel on dissuade quelqu'un d'accomplir une action.
(Alors que le mot exhortation tombe en désuétude chez les moins de trente ans, est-il raisonnable d'essayer de réintroduire son antonyme ?)

Demoisellage, n. m. Cout. anc. Célibat.
(Ce mot devrait figurer dans un cabinet de curiosités tant son goût en bouche est délicat quoique un peu suri.)

Dendrologie, n. f. Partie de la botanique qui traite des arbres.
(A cause des dendrites, j'aurais parié qu'il s'agissait de la science des cerveaux. Mais les arbres ont peut-être des cerveaux. Ne dit-on pas qu'ils pensent et communiquent entre eux...)

Détranger, v. tr. Détruire les taupes, les mulots et autres animaux nuisibles dans les jardins.
(Imaginons que ce verbe vienne à la connaissance du doux pays d'Aubagne où stagnent tant d'obsessions, imaginons l'extension qu'ils en feraient, avec les étrangers non européens...)

Diaphorèse, n. f. Méd. Transpiration
(Ayant confondu vitesse et précipitation, ces runners impénitents grattaient nerveusement leurs aisselles où sévissait la diaphorèse.)

Diplôme, n. m. Sorte de récipient muni d'une double paroi pleine d'eau, qu'on emploie pour chauffer au bain-marie les corps placés à l'intérieur.
(S'étonner toujours de ce qu'un mot peut avoir des sens tellement différents, au long cours de l'histoire de l'étymologie et des usages.)

Divan, n. m. Recueil de poésies arabes.
(Le lire en buvant une dive bouteille, les doigts de pieds en éventail sur le divan.)

Donzelle, n. f. Nom vulgaire d'un poisson, l'ophidie barbue, qui ressemble à une petite anguille et vit dans la Méditerranée.)
(Ecrire "Je vais pêcher des donzelles." ne pourra plus être considéré comme un propos misogyne. L'essentiel, c'est que ça frétille.)

image etymologieoccitane.fr

jeudi 6 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre c

Résultat de recherche d'images pour "corbillard"Cacographie, n. f. Orthographe vicieuse.
(Aujourd'hui toute orthographe est une cacographie tant le sens même ordinaire s'en est perdu. Mettre un s voire un x au pluriel, voilà bien une cacographie don l'honête home se passerai volontié.)

Cagnard, n. m. Lieu ensoleillé à l'abri du vent. Toute espèce de coin pouvant servir d'abri aux vagabonds, arche de pont, porte cochère, etc.
(Aujourd'hui le cagnard est le soleil lui-même. Boudiou ! dit-on à Auriol, quel cagnard il fait, hein Marine !)

Calais, n. m. Sorte de panier à l'usage des marchands des halles.
(La Berthe, même le dimanche, ne sortait jamais sans son calais empli de dentelles d'Alençon.)

Cannabis, n. m. Nom scientifique du chanvre.
(Un dictionnaire témoigne des us et moeurs. Au début des années soixante, le pétard n'était pas encore à la mode.)

Carabin, n. m. Soldat de cavalerie légère au XVIème siècle. Petite pièce de peau formant jonction entre les doigts de gant.
(Une carabine pour le carabin de la soldatesque ressuscité en 1860 ? )

Carpologie, n. f. Science, étude des fruits.
(Attention au contre-sens qui pourrait vous rendre muet.)

Carreleur, n. m. Savetier ambulant.
(Les savetiers ambulants ayant disparu, le mot carreleur en perdit son arroi. Allait-il moisir dans quelque ergastule ? Un ouvrier qui passait par là, charroyant des carreaux sur son fardier, lui proposa son usage.)

Catgut, n. m. Boyau de mouton ou de chat employé en chirurgie pour les sutures.
(Le mot s'est tellement popularisé qu'on utilise désormais des chats chinois pour la texture. Et les cicatrices s'infectent...)

Catin, n. m. Bassin de réception du métal en fusion dans les fours à réverbère.
(La fusion pour le catin, les effusions pour la catin sous les réverbères.)

Célestine, n. f. Chim. Sulfate naturel de strontium.
(La jeune Céleste Albaret refusa d'empoisonner son illustre maître avec de la célestine.)

Cervelas, n. m. Mus. anc. Sorte de basson à huit trous, en usage à la Renaissance.
(Pour avoir trop joué du cervelas, la chevalière de la Gamarde défuncta d'une surdose de cholestérol.)

Chamade, n. f. Batterie de tambour ou appel de trompette indiquant qu'on veut traiter avec l'ennemi les conditions d'un armistice, d'une reddition, etc.
(L'amour, c'est la guerre continuée par d'autres moyens.)

Chapechuter, v. intr. Faire un léger bruit, chuchoter.
(Odette, qui n'aimait pas cacarder, chapechutait avec délices chez la duchesse.)

Charlot, n. m. Un des noms vulgaires du grand courlis. II A Paris, ancien nom populaire du bourreau.
(Traiter de charlot un grand courlis ne me donne guère envie de chapechuter. Ce blasphème sera puni par la bascule à Charlot.)

Chasse-cousin, n. m. Mauvais vin.
(Les cousines sont également invitées à prendre la tangente. Les neveux et les nièces itou. Mais pas les grands-pères et les grands-mères, déjà si aigres...)

Chien-assis, n. m. Constr. Petite lucarne ouverte dans un comble.
(La grisette dans sa chambre sans feu câlinait son bichon et regardait mélancoliquement la lune moucharde par le chien-assis.)

Clarence, n. f. Chaussure à semelle plate, sans talon.
(Clarence, le lion atteint de diplopie dans Daktari, portait des clarences pour mieux surprendre ses proies car les brindilles des baobabs ne craquaient pas sous leur semelle.)

Codéine, n. f. Chim. Alcaloïde découverte dans l'opium.
(Même observation que pour le cannabis. Quiconque a écouté les Pink Floyd ou King Crimson dans les glorieuses années soixante et dix sait ce que c'est, la codéine. Pardine !)

Coercer, v. tr. Retenir entre des parois, des tissus.
(Un zadiste particulièrement dangereux a été coercé en la forteresse de Nantes avant que de subir l'estrapade.)

Colombine, n. f. Agric. Fiente de pigeons et d'oiseaux de basse-cour utilisée comme engrais.
(L'argotique colombin aurait-il pris la suite de ce mot usé ? Une pensée tout de même pour la frêle Colombine énamourée. S'il elle savait, elle serait toute chiffonnée.)

Comparateur, n. m. Phys. Instrument permettant d'apprécier des différences extrêmement petites entre deux longueurs.
( Et aujourd'hui, on a les Trivago et autres Tripadvisor sur internet qui comparent les prix. Comme quoi...)

Confabuler, v. intr. S'entretenir familièrement avec quelqu'un.
(La chevalière de la Gamarde, qui avait ses excentricités, adorait confabuler avec son confesseur qu'elle recevait dans son phaéton.)

Conniller, v. intr. S'est dit autrefois pour se cacher comme les lapins.
(Supposons que le mot couniller à partie liée avec conniller.)

Contre-coeur, n. m. Constr. Fond de la cheminée. II Plaque en fonte que l'on place à cet endroit de la cheminée.
(Le contre-coeur, lourd de la suie des siècles, dissimulait une cavité emplie de bêtes mortes.)

Corbillard, n. m. Primitivement, nom du coche d'eau qui faisait le service entre Paris et Corbeil.
(Notre corps étant composé à soixante-quinze pour cent d'eau, le glissement sémantique du corbillard est tout à fait logique.)

Couard, adj. m. Blas. Se dit du lion représenté portant la queue entre les jambes.
(Un mot réservé à l'art du blason devient un mot populaire au fil du temps. Imaginer ce lent voyage du vocable.)

mercredi 5 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre b

Résultat de recherche d'images pour "guez de balzac en charente"La sélection pour les lettres c, d et e est prête mais je ne suis pas certain d'aller jusqu'à z. Qu'importe ! C'est un plaisir de comparer l'ahah qui est une ouverture  avec l'haha qui est une fermeture dans un mur ou n'importe quel obstacle qui gêne le chemin. 

Bachelette, n. f. S'est dit d'une jeune fille gracieuse, bonne à marier.
(Bérangère, toute nouvelle bachelière qui n'était ni ronchon ni dondon, était aussi une bachelette fort au goût des godelureaux.)

Baudelaire, n. m. Armur. Sorte de grand coutelas de guerre, à lame légèrement courbée.
(Imaginons que Baudelaire, en ses affres, ait voulu s'ouvrir le ventre avec un baudelaire...)

Balanophage, adj. Zool. Qui se nourrit de glands.
( La grisette Ninon, qui s'en allait de la poitrine et c'en était pitié, gardait la funeste réputation d'avoir été fort balanophage. (Bref !)

Balzac, n. m. Vitic. Nom d'un cépage de l'Angoumois.
(Il y a, en Charente, un bourg nommé Balzac et un auteur moraliste du XVIIème siècle qui s'appelait Guez de Balzac. Il a donné son nom à un lycée où je fis quelques apparitions entre 1971 et 1973.)

Banquier, n. m. Navire pêchant la morue sur le banc de Terre-Neuve.
(Le capitaine du banquier suçait le sang de ses marins comme son oncle banquier suçait le sang de ses clients.)

Bartavelle, n. f. Sorte de grosse perdrix rouge, propre au Midi.
(Cet oiseau reste bien connu des Provençaux dont le cerveau n'est pas encore à cent pour cent disponible au Front National.)

Bavière, n. f. Archéol. Partie de l'armure qui protégeait le menton et le cou.
( Tous les Bavarois devraient porter une bavière qui protègerait aussi  leur tête des idées chères aux Provençaux. Voeu pieux ?)

Biopsie, n. f. Méd. Examen d'un fragment de tissu prélevé sur le patient.
(Terme aujourd'hui fort connu, surtout quand on a dépassé cinquante ans... Ou l'examen est pratiqué à tout-va et creuse le tissu de la Sécu...)

Bogue, n. f. Enveloppe piquante de la châtaigne. II Sorte de pelle à boue.
(Curieux que la bogue de la châtaigne ait été considérée comme un mot rare à une époque où chaque écolier l'observait et la dessinait dans son cahier de travaux pratiques. En fait, c'est de nos jours que ce mot est devenu plus rare.)

Bolduc, n. m. Ficelle ou ruban de couleur servant à attacher les paquets.
(Les cadeaux étaient moins nombreux dans les années soixante qu'aujourd'hui. Maintenant, la moindre merdouille achetée à la Foirfouille est enrubannée ad nauseam. Alors, le moindre trouduc connaît le mot bolduc, même moi !)

Boubouler, v. intr. Crier, en parlant du hibou.
(Mot sympa, tout en rondeurs accortes. Je bouboulerais volontiers le soir au fond des bois en pensant au vieil Alfred de Vigny, lequel avait un castel en Charente si ma remembrance reste bien membrée.)

Bouquin, n. m. Embouchure d'un cor de chasse. Petit bout d'ivoire, d'ambre, de corne, que l'on fixe au tuyau d'une pipe.
(En relisant les bouquins du vieil Alfred nommé ci-dessus, je pense au bouquin de son cor... La mort du loup, vous vous souvenez ?)

Brailler, v. tr. Saupoudrer de sel les harengs.
(Rien avoir avec les mômes qui braillent et c'est heureux. Mais dites-moi, saupoudrer du sel ça pléonasme un tantinet, non ?)

Brunette, n. f. Chanson galante d'un air simple et facile à retenir.
(Cette chanson douce pouvait aussi s'adresser aux blondes, cela va aussi bien en le disant.)


image du lycée Guez de Balzac charentelibre.fr

mardi 4 juillet 2017

Dictionnaire des mots rares et précieux, lettre a

Résultat de recherche d'images pour "dictionnaire des mots rares et précieux"Le Dictionnaire des mots rares et précieux a été publié aux éditions Seghers en 1965 sous la direction de Bernard Delvaille. Jean Paulhan ne s'en séparait jamais, refusait de prêter l'ouvrage à ses amis. 10/18 l'a republié en 1996. A butiner sans réserve. La langue n'arrête pas de bouger dans tous les domaines de la connaissance et il faut s'en réjouir. Elle dit que l'humain n'est pas mort. Extrayons quelques saveurs de ce livre ordinaire autant que précieux.

Lettre a :

Aborigène, adj. et n. Qui est originaire de la contrée où il vit. (Autrement dit, un natif de la Creuse qui n'a jamais quitté Guéret est un aborigène. Même pas besoin de grimper aux arbres !)

Accoiser, v. tr. Vieux mot qui signifiait proprement rendre coi et, par extension, calmer, apaiser, tranquilliser.
(Robert Merle l'a utilisé dans Fortune de France comme synonyme de se taire.)

Ahah, n. m. Ouverture pratiquée dans un mur de clôture pour dégager ou prolonger la vue.
(Un lien, peut-être, à faire avec l'onomatopée qui exprime l'étonnement voire l'émerveillement.)

Aiguail, n. m. Rosée matinale.
(Ma grand-mère, originaire du nord de la Charente, utilisait ce mot que je considérais comme du patois. Etonnant !)

Aisselle, n. f. Moitié inférieure d'une voûte de four.
(Décap'four plutôt que déodorant donc ! Amusant.)

Allège, n. f. Embarcation destinée à décharger les grands bâtiments d'une partie de leur cargaison. II Archit. Mur d'appui d'une fenêtre.
(J'ai découvert ce mot chez Thierry Metz qui s'y connaissait en matière de mur et j'aime l'employer dans un poème. )

Amourette, n. f. Nom populaire de plusieurs fleurs sauvages, muguet, coucou, etc. II N. f. pl. Art culin. Moelle de veau ou de mouton employée en garniture.
(Pour une amourette qui passait par là, j'ai cuisiné des amourettes. Lény Escudero aurait aimé.)

Amygdalin, ine, adj. Fait avec des amandes.
(Pas besoin d'opération dans ce cas ; rassurant !)

Anaphore, n. f. Réthor. Figure qui consiste à répéter un mot au commencement de phrases ou de commencements de phrases.
(Mot désormais célèbre grâce au président François Hollande. Moi président...)

Andouille, n. f. Manuf. Se dit d'une botte de feuilles de tabac.
(Ce qui n'empêche nullement de fumer en faisant l'andouille.)

Apnée, n. f. Méd. Suspension de la respiration pendant un temps plus ou moins prolongé.
(Ce mot était donc beaucoup moins connu en 1960 qu'aujourd'hui. Les piscines privées ne s'étaient pas encore démocratisées.)

Arlequin, n. m. Sorte de bateau portant un affût camouflé, utilisé pour la chasse au gibier d'eau.
(Un camouflage en forme de costume peut-être, carreaux noirs et blancs...)

Artichaut, n. m. Pièce de serrurerie, hérissée de pointes et de crocs, dont on garnit une clôture.
(Pensez-y la prochaine fois que vous préparez un artichaut. Coluche, qui disait que l'artichaut est le seul légume qui prend plus de place dans l'assiette après l'avoir mangé qu'avant, aurait rigolé.)

Aubagne, n. f. Planche refendue utilisée par les charrons.
(De quoi vous faire oublier la ville qui a oublié Pagnol pour tendre les bras à Le Pen.)

Augustine, n. f. Chaufferette munie de lampe à esprit-de-vin.
(Notre tante Augustine, qui allait sur ses quatre-vingt-dix ans, prisait fort son augustine après avoir lampé son whisky glacé.)

Auriol, n. m. Nom vulgaire du loriot commun.
( De quoi vous faire oublier les bartavelles depuis que Le Pen bivouaque là-bas dans les esprits et c'est bien attristant.)

Auvergne, n. f. Tann. Dissolution de tan dans laquelle on fait macérer les peaux de veau.
(Imaginez cette définichion lue à haute voix par l'anchien préjident Giscard d'Echtaing et pouffez !)