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mercredi 6 mars 2013

Les mots

Les mots
Comme un bloc de matière sans nom
Ni origine
Dedans et dehors
Pas d'histoire pas de paysage à en tirer
Dans la tromperie des souvenirs
Seulement un peu de langage
Venu avec la salive et le sang
Le garder pour le pétrir
Sans savoir comment
Alors peut-être
Dans une durée remplie de hoquets
Une langue naîtra
Et il faudra beaucoup de fatigue
Pour la retenir

Les mots

 Les mots
Comme un bloc de matière sans nom
Ni origine
Dedans et dehors
Pas d'histoire pas de paysage à en tirer
Dans la tromperie des souvenirs
Seulement un peu de langage
Venu avec la salive et le sang
Le garder pour le pétrir
Sans savoir comment
Alors peut-être
Dans une durée remplie de hoquets
Une langue naîtra
Et il faudra beaucoup de fatigue
Pour la retenir

dimanche 13 novembre 2011

L'homme qui marche #2

Parfois
Comme une brillance sur le chemin
Le petit bonheur d'une traverse
Un champ posé là au creux du tumulte
Quelques ivraies solitaires et battues
Où souffle une mémoire qui ne dit rien
La nôtre qui sait
Tout entière dans mes pas


Ici ou là
Au détour de la marche
Quand le corps devient cette mécanique
Où se rôde la fatigue
L'esprit d'un caillou perdu
Soudain m'accable de sa légèreté
Mais comment dès lors
Rebrousser le chemin
Un caillou ne vient jamais seul

mercredi 9 novembre 2011

L'homme qui marche #1

Midi peut-être a sonné
Il faudrait souffler comme les autres hommes
A cette pause qui n'a pas de présence
Dans laquelle je m'oublierais pourtant
S'il n'y avait pas tous ces mystères
Sous nos pas


La tentation du jardin encore
Qui miroite au fond de tes yeux
Deux chaises intemporelles
Autour des cercles de l'eau
La grille qui grincerait
Comme elle grinçait tu t'en souviens
Le parfum de la terre
Dont nous savions le partage
Allons sois raisonnable
Je ne veux pas pleurer


Un autre enfant passe
Qu'on n'a pas remarqué
Qui connaît tout du chemin
Un enfant qui n'a pas d'enfance


J'ai écrit ces textes en une semaine de frénésie au mois de décembre 1997. Toute frénésie est suspecte en poésie, ce siège de la lenteur, mais je vous offrirai quand même d'autres extraits de ce recueil.

vendredi 4 novembre 2011

Réenchanter

Réenchanter les noms premiers
Qui font surgir les choses
Le nom de table
Et le nom d'armoire
Le nom du fruit
Qu'on verra mieux sentira mieux
En l'appelant pomme ou poire
Avec son décor d'assiette posée là
Au coin perdu d'un buffet qui n'ouvre plus
Imaginer l'ombre portée d'une main
Sur le point de saisir
Mais quoi dans la pomme ou la poire
Tisser encore et encore
D'autres noms à échancrer
Les menus paysages de la maison
Etre enfin debout
Au coeur du retrouvé

lundi 31 octobre 2011

Poème gai

Amalric
a mal ri
Bambelle
mal rigolé
C'est la faute au rimmel
qu'a coulé
Le rire était trop mouillé
dans les yeux de Bambelle
Celui d'Amalric
S'est tari
Mais leur corps
ont fait corps
dans le creux de l'été
et tout a été
étêté éthéré
sauf les rires qui cancanaient encore
entre leurs dents
Et moi qui n'aime pas l'été
ni le mouillé
j'ai bien rigolé
car rien n'a coulé
de mon flageolet

mardi 25 octobre 2011

La nuit, les mots

Voici le début d'un ensemble que j'ai publié en 1997 dans la revue belge Écritures. Je ne l'ai pas encore renié.
 
Ma peau ne pleure
Que la nuit
Dans des draps trop fermés
Mon corps s'abandonne
Au travail de la mort
 
J'imagine la corruption lente
Du sang
La chair qui peluche et annonce
La poussière
Les muscles dont les poches
Suintent le vide
Au réveil
Mes yeux battus d'épouvante
 
Il y a des trous dans le sommeil
Qui augurent la tombe
Les corps lourds y chutent comme des pierres
Les os en s'abîmant ont des tintements
De fer
Seul
Le rêve où je me dresse encore
Me gardera vivant