mardi 5 avril 2016

La revue REBELLE [S] N° 3

Danny-Marc et Jean-Luc Maxence ont lancé en novembre 2015 la revue REBELLE [S]. La troisième livraison de ce bimestriel qui se déclare hors-sujet figure dans les kiosques depuis le mois de mars. REBELLE [S] se veut tout à la fois idiot et intelligent, mal élevé et raffiné, mystique et païen, faible et fort...
Autant dire qu'on ne trouvera dans ses pages aucune tiédeur, aucune langue de bois, aucun consensus mou. REBELLE [S] s'aventure sur le terrain de l'actualité en poète, en philosophe, et ses semelles, loin des grands blablas à la mode, battent aussi bien la glaise des chemins de traverses que les vents contraires sous l'horizon.
Le lecteur se réjouira de l'important dossier consacré à la connerie dans tous ses états. Connerie de l'uniforme conforme mondialisé, connerie de la révérence aux puissances de l'argent, de la télévision, du sport, d'internet... Connerie du réactionnaire comme du progressiste. Connerie de toutes les béatitudes soumises aux paillettes, aux affiquets.
REBELLE [S] n'adopte pas pour autant la posture du donneur de leçons. "Loin de nous toute pensée amère ou cynique pour une moquerie prétentieuse... on est bien souvent le con de quelqu'un d'autre... à ces moments d'errance ou de perdition au milieu de ce troupeau dont l'on essaie de s'extraire tant bien que mal.", écrit Martine Konorski avant d'en appeler à Audiard, Flaubert, Desproges, Lacan, Perros et même Beckett le facétieux : "Elle est si con la lune. Ca doit être son cul qu'elle nous montre toujours."
A noter également dans ce numéro un article de Michaël Sens  sur la lutte anti-terrorisme qui, malgré quelques ambiguïtés, ouvre une piste nouvelle en s'appuyant sur les travaux du politologue Olivier Roy. " Il n'existe pas de radicalisation de l'Islam mais une islamisation de la radicalité. Comprenez que les jeunes radicalisés dans leurs vies, en rupture, doivent se trouver une famille qui leur permet d'exprimer leur révolte..."
Les amoureux de la littérature foisonnante du réalisme magique se régaleront aussi du "plaidoyer pour l'étrangeté" de Adeline Baldacchino ou, dans un autre genre, de l'hommage rendu à Alain Jouffroy par Jean-Luc Maxence qui le considère comme "le dernier des surréalistes rebelles".
Un peu d'humour et surtout d'histoire enfin avec l'article de Ingrid Dextra, Pourquoi les femmes sont-elles dites bavardes ? Les lavoirs des villages étaient naguère encore "un bon endroit où se décharger le coeur et parler de cul". L'époque des années soixante donc, où la gent masculine accrochée à ses privilèges de bistrot clamait haut et fort : "Une femme qui parle est une jacasse. Un homme, par contre, ne bavarde pas. Il discute."
La revue REBELLE[S] est disponible en kiosque au prix unitaire de cinq euros trente. On peut s'y abonner à l'adresse suivante, 70 avenue d'Ivry Boîte 270   75013 Paris et c'est moins cher (25 euros pour six numéros).

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