Prendre en soi les angles morts du paysage
Où se trame la durée des solitudes
Deviner l'éclat séparé de la pierre
Et les ombres dérobées sous les fenêtres
Un assemblage serait possible
Si la lumière ne brouillait
Pas les lignes
Une heure déjà a passé
Comme un mauvais grésil
Je ne peux rien délivrer
Pas même le silence
*
D'autres veilleurs se sont tenus entre ces murs
Ils ont nommé les oiseaux
Au passage des pluies
Murmuré à l'unisson des cheminées
Ils ont demandé aux solives
Le secret fourbi par le bois
Aux serrures rouillées
Le vieux corps des passions
J'entends mon souffle dans leurs mots
Je ne sais plus qui signe mes frissons
*
Quel inventaire pour les marques dans la
Pierre
Comment assembler la veine
Creusée au couteau
Et la coulure ocre d'un pochoir
Un enfant aura voulu tromper
L'ennui
Avec une découpe d'étoile
C'est loin en moi
Quand mon corps n'était pas encore fait
Que je trouverais les mots
Qui diraient les gestes
Le tremblement des impatiences
Et la mémoire de mes empêchements
*
La tentation d'imaginer un autre paysage
Accordé à ce qui a manqué
Au corps des enfances
Le limon ne gagnerait pas les berges
Où les rêves reposent les fatigues
Aucune bête noire tapie sous les allèges
Les cheminées penchées vers l'oiseau
Sauraient la part du chant
Dans le silence
Mais quelle durée pour cette image
Si les mots ont trop de fièvre
Si la pauvreté leur fait défaut
*
Ces textes font partie d'une sauce que j'allonge à la façon de monsieur de Béchameil. Vous pourrez goûter le plat en juin ,prochain si le cours des légumineuses ne s'envole pas prou. D'ici là, j'ai encore bien des habillages à modifier, par pincées légères.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire