Hier, visite de deux églises côte à
côte, siamoises même. Igreja do Carmo. Igreja das
Carmelitas. Toujours
cette pesanteur baroque sans repos possible pour les yeux et la pensée. Un
office dans chacune. J’observe discrètement. Une dame très âgée portant qui
sait perruque argentée tient son public depuis la chaire. Ses litanies sont
reprises en chœur par les fidèles. J’ai le sentiment de vivre dans un film de
David Lynch. Presque peur.
Le soir, j’ai mangé pour la troisième
ou quatrième fois, plutôt quatrième, dans le bar où j’ai pris mes habitudes.
Froid sec. La terrasse est chauffée mais je demande au serveur une couverture
pour mes jambes, c’est prévu. Derrière moi, des Espagnols. Je reconnais tout de
suite les différences dans la langue.
A l’intérieur, plus une place de
libre pour cause de match de foot. Le foot, cet universel dont je ne suis pas. Les
Espagnols demandent si les Mexicains jouent mais je n’ai pas compris la réponse
en portugais.
Trois musiciens percussionnistes, de
quelque fanfare peut-être, en uniforme trop voyant, tambourinent fortissimo dans
la rue et traversent la praça dos Poveiros.
Les chiens n’aboient pas.
J’essaie de passer ma commande en
portugais :
Um prato de batadas fritas, um copo
de vinho tinto.
Le serveur est content. Les gens
apprécient quand on s’intéresse à leur langue et ils ont mille fois raison.
Comme je compte revenir l’an prochain, je vais me pencher sur cet idiome qui
chuinte.
Et j’ai commencé Les intermittences de la mort / As intermitencias da Morte de José
Saramago. Un roman surprenant dans l’écriture. Quant au sujet, il peut faire
penser à Marcel Aymé, l’audace stylistique en prime.
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