Donc, on re relit. Un nouvel étonnement vient patiner l'étonnement de quand on avait vingt ans et qu'on croyait savoir tout lire.
Là, Angelo de Giono. Avec cette question. Jusqu'à quel point est-il stendhalien dans l'écriture ? Dans ce livre-là et pas un autre ? N'empêche ! Rendre présente Pauline de Théus avec seulement la trace ancienne d'un parfum sur un mouchoir oublié exige plus que du talent. Ce parfum embaume tout le roman. Pauline est plus visible dans l'invisible, plus palpable dans l'impalpable. Quand elle apparaît enfin, yeux verts et cheveux noirs, cousant la laine des moutons ou tirant au pistolet, sa corporéité confère une autre nature à l'envoûtement de l'énigme de la vie. Sans qu'on sache bien sûr ce que peut être cette nature.
Autre question. Il n'est pas impossible qu'il y ait un peu de Del Dongo dans le ravissement d'Angelo. Mais laissons cette appréciation aux universitaires. De toute façon, la tétralogie de Giono n'en finira jamais d'échapper aux scrutateurs et c'est en cela qu'elle est grande.
Et c'est peut-être ainsi que l'on [se sait marcher vers la mort].
Angelo de Jean Giono et Un homme disparaît de Jean-Bertrand Pontalis sont évidemment disponibles en livre de poche. N'hésitez pas à leur rendre visite. Ils sauront vous dire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire