Dimanche 9 juillet. Huit heures quarante-cinq. Pas un troquet pas une mobylette dans les rues du quartier du Palais. Je marche. Je pense que Simenon aurait pu donner une suite à son Homme de Bergerac. L'homme d'Angoulême. Oui, la lenteur de la ville autoriserait cela. Je marche encore. Je retrouve le restaurant La braise où je dînai hier. Repas convenable certes mais des hésitations dans le service. Des maladresses aussi. Péché véniel.
Entouré que je suis de violet en l'hôtel du Palais, moquette violette, lambris violets, table et radiateurs violets, me voilà fort toqué de la mitre épiscopale.
Sur la place Francis Louvel (1917-1944, Résistant fusillé à la Braconne), j'entends l'eau dans la fontaine. Cette permanence-là, de l'eau qui coule, avec le même bruit qu'elle a toujours eu, quels que soient les tumultes à l'entour. Et qui me ramène à ma condition de mortel.
Voilà. C'est tout. Les souvenirs restent tranquilles dans leur boîte. Mes gestes ne retrouvent pas la fragilité adolescente qui les faisait trébucher. Il va être dix heures et le clocher de l'église Saint-André sonnera. Une autre permanence, plus affirmée, plus ancienne encore. L'homme d'Angoulême de Simenon rase les murs. Il vient de tuer son oncle qui l'a déshérité. Il envisage de fuir en Amérique du Sud. Ou au Dahomey. La fortune y sourit aux audacieux. On a vu des demi-sel s'enrichir en deux ans du commerce du bois. Mais L'homme d'Angoulême sait au fond de lui qu'il ne partira pas. Il n'a jamais su quitter sa mère.
Voilà. C'est vraiment tout. Ah ! non ! Pas complètement. Je note que la ville d'Angoulême a dû passer un marché avec Haribo qui a ramené sa fraise. On en trouve dans les salades de fruits frais et avec les grands crèmes.
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