jeudi 2 janvier 2020

L'image de Nastassia à la terrasse

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L’image de Nastassia à la terrasse d’un café
En noir et blanc elle prendrait toute
La lumière de la rue
Ce n’est pas le pouvoir de la pose
Ni du geste penché sur le verre
Où flotte un pan de ciel
Ce n’est pas non plus la beauté
Ses tumultes et ses vertiges
C’est ah comment dire ce qu’une
Présence
Imprègne à l’entour
Les mots mêmes en sont transis
Nastassia lève enfin les yeux
Aperçoit un dos qui se retourne
Mais comme pris en faute
Incapable de soutenir son regard
Il est trop faible
Alors elle rit sans frein
Personne ne saura la rattraper


Constance regarde son reflet
Dans la boutique aux écrans bleus
De la rue de l’ormeau mort
Tantôt penché tantôt plus étiré
Selon le glissement des ombres autour
Il tient des soliloques
Avec des mots qui n’existent pas
Et s’anime
Constance se voit marcher devant elle
Petite fille encore dix ans pensez donc
Et la voilà à vingt beauté sans tapage
Toujours craintive aux abords
Du boulevard
Puis tout devient sombre en plein midi
Sous quels traits la mémoire signe-t-elle
La débâcle


Mathilde aime aussi l’effacement
Des pas perdus dans les gares
La mélancolie est plus liquide
Sur les écrans digitaux
Une larme pourrait couler
D’un œil qui s’attarde
Résultat de recherche d'images pour "soulages"Aussitôt reprise par une flanelle blanche
Mathilde sourit
Son parfum d’œillet l’entête un peu
Elle imagine elle imagine
Cet homme qui vient de se retourner
Où s’en va-t-il et pourquoi tant de lenteur
Les histoires des quais ne disent rien
Des hautes solitudes
De ceux qui restent
Quand la voix suave des voyages
Déforme les lointains


Emma ferme les yeux et se voit marcher
Dans une ville basse
Un limon vert étouffe la rivière
Un cheval hennit sous un pont
Qui va là
Quelle lumière ouvre le chemin
Non ce n’est pas encore le moment du
Passage
Le cavalier entre dans la ville
Quand sept heures sonnent
Au clocher de Saint-Vivien
Et que s’envole une brassée d’oiseaux
Emma a le temps d’apaiser son souffle
Un peu de pâle à ses joues lui ira bien
En toquant à la porte de l’amant
Elle sourira comme sourit l’innocence
Dans l’oubli enfin là
Sur sa poitrine

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