Jouissant
de beaucoup de temps libre depuis mon infarctus, j'essaie pour la
énième fois de ranger nos
bibliothèques. Je sais que je n'y parviendrai pas. J'ai déjà écrit
que les bibliothèques sont plus fortes que nous. Mais c'est l'occasion
de retrouver des livres et de créer ici une nouvelle
catégorie.
Jean-Bertrand Pontalis vient de mourir et Un homme disparaît passe par mes mains. Sur la première de
couverture de cette édition de poche, un Giacometti, Homme qui marche 1. J'aime le lien de la marche et de la disparition. Quand on vide la fatigue et que toute pensée se délite.
J'ai
acheté ce petit livre qu'il me faudrait relire le 28 décembre 1998
avant d'aller dîner chez mon ami de
bientôt quarante ans. Page 75, j'ai relevé cette phrase : " Faut-il
plusieurs vies pour qu'il y en ait une qui soit pleine ? "
Je
retourne à ladite page et je m'étonne de n'avoir pas noté les phrases
précédentes : " Tandis qu'il parle,
Julien se demande ce que c'est qu'une vie. Peut-être est-ce
seulement quand on la raconte qu'elle prend un sens, acquiert son unité ?
"
De
la nécessité du récit pour donner du sens, oui, mais aussi pour
favoriser l'appropriation puis le partage.
Un thème cher aux psychanalystes et que l'on retrouve aussi sous la
plume de certains plumitifs, nommé alors story telling...
Restons-en, résolument, farouchement, à la fragile sensibilité de Pontalis, cet éveilleur parmi les
éveilleurs.
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