Je monte la rua da Alegria à l’angle
de la rua Fernandes Tomas et j’en ai pour plus de deux mille numéros. Toujours
cet étonnant mélange d’architectures. Avec des façades d’azulejos ou
entièrement taguées. Puis, tout à coup, un château d’eau. Puis, encore, une
grande friche de jardin. Beaucoup d’écoles privées dans tous les domaines, de
l’économie à la production culturelle, des collèges aussi, des écoles
primaires.
Je remarque beaucoup de commerces
dont un qui ne vend que des extincteurs. Un autre que des pièces automobiles.
Ce sont là des petites surfaces dont la vie doit être chiche si j’en crois Rui
Paiva.
Voilà. Marcher et marcher encore sous
le ciel qui joue à cache-cache avec les ombres du trottoir.
Quand je redescends, je note les
coordonnées de l’hôtel trois étoiles S. José. La Rua Santa Catarina est proche.
Idéal pour ma compagne à qui j’ai proposé que nous allions tous les deux à
Porto. Elle aimera. La poésie de la ville. Sa tendresse. Son absence de
maquillage, comme dit Caro. Mais elle devra monter et descendre. Descendre et
monter. Elle se fatiguera. Nous prendrons des taxis.
Pour terminer, un extrait du poète
Manuel Alegre :
Nous étions vingt ou trente sur les
berges de la Seine.
Et nos yeux erraient sur les eaux.
Ils recherchaient le Tage dans les
eaux de la Seine
ils recherchaient des saules sur les
berges du vent
et ce pays de larmes et de villages
posés sur les collines du crépuscule.
Ils recherchaient la mer.Manuel Alegre est né en 1936. Opposant à la dictature de Salazar, il dut s'exiler en Algérie. Certains de ses poèmes ont été chantés par Amalia Rodrigues.
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