Et puis les masques sont tombés
Les oiseaux ont eu le souffle coupé
Les chats se sont tapis dans les taillis
Et les chiens au fond des caves
Tant de regards noirs
Tant de mentons crispés
De lèvres pincées
De bouches ouvertes au cri
De mains qui repoussent
Dans les rues des villes
Et sur les chemins des champs
Des bandes armées sont parties en chasse
Des campements ont été détruits
Sous les rocades et dans les bois
Une femme noire est morte à Fréjus
Une femme noire est morte à Nancy
Une femme noire est morte à Besançon
Deux adolescents aux cheveux crépus
Ont péri par le vitriol à Angers
Quatre mosquées ont brûlé à Lyon
A Marseille à Bordeaux et Agen
Les façades d'une dizaine de librairies
Ont été mitraillées dans le Vaucluse
Et dans le Gard
En Ardèche en en Meurthe-et-Moselle
Plusieurs dépôts du Secours populaire
ont été pillés dévalisés saccagés
A Paris, Lille, Toulon et Montpellier
Et la France a fait comme les oiseaux
Et la France a fait comme les chats
Comme les chiens et même les papillons
Aux ailes soudain blanchies
La grande peur après la semaine de cristal
Le plomb du silence dans les yeux
Le grand renoncement des solitudes
Les litanies en boucle sur les écrans
On n'a pas voulu ça
On n'est pas comme ça
Fallait bien qu'on essaye
On n'est pas des méchants
On n'est pas des racistes
D'ailleurs on a des copains arabes
On n'est pas on n'est pas
Ca va se calmer ça va aller mieux
Les affaires vont reprendre
Oui elles vont reprendre
Ca n'était qu'une parenthèse
Y'en a toujours eu des parenthèses comme ça
L'été arrive et il sera tranquille
Il y aura des jeux et encore des jeux
Il y aura des baignades à la plage
Et des varappes entre les cols
Il y aura de l'ordre enfin de l'ordre
Il était temps on allait dans le mur
Il y a du bon tout de même
Quand les masques tombent
Merci
RépondreSupprimerMerci (pas anonyme. Laurent rodier)
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