jeudi 13 mars 2025

Ce qui me passe par la tête


Ce qui me passe par la tête ce 12 mars 2025 à 07h 26 n'est pas différent de ce qui s'y passait hier à la même heure et avant-hier c'était pareil et la semaine dernière aussi et et................................... Mon cerveau électrique est traversé du même charabia depuis que je suis né à Paris le 6 octobre 1955 à 03h 25. Des morceaux de bruits. Des morceaux d'images. Rien n'est jamais complet. Rien ne prend jamais vraiment les mots aux mots. Avec quoi ? Avec qui ? Pour quoi ? Pour qui ? Je ne sais pas. Poserais-je la question si je savais un tant soit peu ? Aurais-je davantage de prises sur le réel si, cramponné à des rudiments de savoir, j'esquissais des hypothèses ? De plus en plus souvent je pense à l'hologramme brisé de Claude Lévy-Strauss................................. Il avait 90 ans quand il a publié cet article. Il voyait de moins en moins bien les couleurs dont les espaces perdaient leurs contours et se désassemblaient. Les zones précises et les zones floues brouillaient toutes les significations. Comment, dès lors, agencer le langage pour qu'il féconde la langue ? Comment apprivoiser les eaux troubles de la mémoire ? Comment ne pas se disloquer jusque dans les gestes les plus simples ? Comment ne pas s'égarer dans le mille-feuille des durées ? Les assombries universelles que nous vivons désormais aggravent ces phénomènes de guingois. Le bien et le mal vont cul par-dessus tête. Le beau comme le laid sont des masques grimaçants. Alors je ne sais pas. Mon corps s'amoindrit et mon ignorance augmente. C'est peut-être ça, aller vers la mort. On n'apprend pas le chemin qui y mène puisqu'elle est inconnaissable. Et cependant je continue à écrire, ici et ailleurs. J'en éprouve encore quelque menu plaisir. Grâce à la présence aimée qui me soutient depuis plus de quarante ans et sans laquelle je ne suis rien. Voilà tout...................

Portrait de Brigitte Giraud par Claude Bellan, cet homme qui aimait tant Montaigne et les femmes. Et que nous aimons toujours.

1 commentaire:

  1. Oui la pensée se disloque et le corps suit -ou précède, on sait- . Cette nuit au cours d'une insomnie je tentais de faire la somme des pays qui vivent en dictature. Je n'y suis pas parvenue mais j'en ai décompté un nombre plus qu'alarmant. Le compagnonnage aide à ne pas trop désespérer.

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