Qui êtes-vous ?

Mon blog est celui d'un butineur effaré dans tous les champs du savoir. Et c'est ce même butinage qui m'a conduit à écrire des livres.

mardi 7 octobre 2025

Didier Schillinger, L'aube en question


Je le dis d'emblée, cette chronique est différente des autres car je compte écrire de façon plus approfondie sur L'aube en question suivi de Vivre aux éclats de Didier Schillinger. Pour la revue Europe. Je ne sais pas s'il a publié d'autres recueils. Ce que je sais en revanche, c'est qu'il a été éditeur et pas des moindres, chez Opales. De Thierry Metz notamment. Plusieurs livres dont L'homme qui penche et Terre.  Amoureux d'Edmond Jabès, il a publié Saluer Jabès avec des contributions de Jacques Dupin, Paul Auster, Yves Bonnefoy et bien d'autres. Et il m'a même publié moi mais je me compare pas à tous ces noms, je suis pas encore fou. Le recueil s'appelle Fragments pour une dormeuse ; c'était en 2001. 

Alors, quand j'ai découvert L'aube en question à la librairie Georges à Talence ce 4 octobre, je me suis dit oooh ! Et, en butinant, j'ai tout de suite saisi une grande beauté. Je l'ai sentie sur ma peau et dans les plis de ce qui reste de ma tête. Alors je recopie des extraits :

pour ton cœur qui déserte

des noms de pacotille

pour le genou à terre

l'intranquille miroir

pour tout visage qui se déchire

brandir une âme d'occasion

pour la fenêtre oubliée

les monstres intérieurs

pour l'enfant détourné

les rouages du vent

pour la dégoulinure

le chant de la mésange

pour les terres égorgées

l'absence

pour panser la beauté

de l'eau

de l'eau qui nous regarde de l'eau qui nous délivre

pour oublier les hommes

guérir de la parole

et pour bobin pour le bercer

un grand manteau d'éternité

le temps m'est inconnu

il est temps de rêver pour dire le bout du monde

*

2022

2023

2024

je rêve d'assassiner les assassins

les magnats du cynisme

les fachos magnifiques

les rois de pacotille

les clowns milliardaires les trop bavards

les généraux les turbannés

tutti quanti

cataclysmes fabuleux les grands malades

tambouille déchue à la prévert

pas assez de nuits au compteur d'une vie...

 

Voilà. Ces deux poèmes montrent un peu la variété de la palette de Didier Schillinger. Je recopierai aussi des extraits de Vivre aux éclats, constitué de  textes brefs.

L'ouvrage est publié aux éditions Abordo. Il compte 126 pages et coûte 17 €. 

 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire