No sé cómo
se hace mi paisaje
En la
pobreza de la mirada
Líneas van
cruzándose
Sin puntos
de abismo
En los
cuales pudieran caer mis pasos
Y así es como
invento lo de vivir
Je ne sais
pas comment se fait mon paysage
Dans la
pauvreté du regard
Des lignes
vont en se croisant
Sans points
d’abîme
Où mes pas
pourraient tomber
Et j’invente
ainsi ce qu’il faut vivre
*
No hago
huellas en la tierra
La vida
apaga mi cuerpo
Desde mis
infancias hundidas
Sólo
quedarán algunos versos
De lengua
cortada
Je ne fais
pas de traces sur la terre
La vie
éteint mon corps
Depuis mes
enfances enfouies
Ne resteront
que quelques vers
A la langue
coupée
*
No tengo
pensamiento de luces deslumbrantes
En el cielo
o sobre la mar
Un charco al
borde del camino
Habla más
que la sembradura de las estrellas
Me pierde
más
Me inventa
más
Je ne pense
jamais à des lumières magnifiques
Dans le ciel
ou sur la mer
Une flaque
au bord du chemin
Parle
davantage que les semailles des étoiles
Me perd
davantage
M’invente
davantage
No hay
camino sin el cansancio
Que sale de
mis huesos
Escucho los
rumores de mi cuerpo
Tropiezo en
la lengua
Como si
fuera una piedra
O un pájaro
muerto
Y el camino
va siguiendo la escritura
Sin saber
nada de lo que late
Il n’y a pas
de chemin sans la fatigue
Qui sort de
mes os
J’écoute les
rumeurs de mon corps
Je trébuche
dans la langue
Comme sur
une pierre
Ou un oiseau
mort
Et le chemin
s’en va suivant l’écriture
Sans rien
savoir de ce qui bat
*
No soy poeta
de palabras preciosas
Como
alfombra o madreselva
No soy poeta
del horizonte
Mirando la
humanidad que yace
En su pozo
cerrado
Soy poeta si
lo soy
Del asco y
de lo sucio
En la lengua
como en el cuerpo
Je ne suis
pas le poète des jolis mots
Comme tapis
ou chèvrefeuille
Je ne suis
pas le poète de l’horizon
Qui
regarderait l’humanité agoniser
Dans son puits
fermé
Je suis
poète si je le suis
Du dégoûtant
et du sale
Dans la
langue comme dans le corps
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