Il conclut son entretien par ces considérations modestes qui rassurent le lecteur prenant le temps d'ouvrir des chemins à la pensée complexe : " En médecine, en sciences, il faut accepter qu'il y ait des choses que l'on ne maîtrise pas. Evidemment, cette position n'est pas satisfaisante mais cela ne signifie pas qu'il faille renoncer à comprendre, au contraire. Ce virus est difficile à prévoir, son évolution délicate à modéliser. Nous apprenons tous les jours."
Alors que certains médecins interprètent les statistiques de la pandémie comme les haruspices les foies des volailles et donnent dans la filousophie de carton bouilli, saluons la prudence toute montaignaine de cet infectiologue.
Et dénonçons avec fermeté, quitte à déplaire ici ou là, le négationnisme sanitaire, ses cris d'orfraie complotiste, ses liaisons dangereuses avec l'extrême-droite et les élucubrations les plus vénéneuses de France-Soir ou Richard Boutry.
Alors que la maison Terre s'embrase jusqu'au pôle nord et que les pires dictatures s'apprêtent à remanier la hache à grande échelle, nous n'avons pas besoin d'histrions ivres d'idéologie qui sèment la peur dans les populations mais d'hommes et de femmes déterminés à panser les plaies des corps et des esprits.
Nos démocraties ne sont pas parfaites, cèdent parfois à la corruption au plus haut niveau des Etats mais restent cependant le plus grand bien commun à partager. Carlos Fuentes écrivait que la liberté est un travail à remettre sans cesse sur l'établi des jours. Le professeur Neau fait partie de ces travailleurs tenaces et lucides.
Merci Monsieur pour vos propos loin des estrades.
Photo du professeur Neau, Sud Ouest 20 août 2021
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