mardi 4 avril 2023

Fiches de secours pour le bac philo 2023

La connaissance et…

La connaissance définit pour une grande part l’idéal philosophique. Mais par quels moyens peut-on connaître et dans quelles limites ? Faut-il plutôt insister sur le plaisir de connaître ou sur les efforts exigés ?

La connaissance pour élaborer la réalité :

La connaissance est à la fois l’acte par lequel la pensée élabore une représentation vraie et justifiée de la réalité. Cette représentation est elle-même une connaissance. Platon et Aristote la considèrent comme le plaisir le plus pur car elle rapproche les hommes du secret des dieux.

Mais connaître est-il possible ? Le dogmatisme l’affirme, quitte à s’enfermer dans des rigidités intellectuelles : La vérité existe et peut donc être connue. Le scepticisme, fondé sur le doute, considère que la vérité n’est pas à notre portée.

Les facultés de connaître :

L’empirisme voit la source de nos connaissances dans l’expérience que l’on fait et le rationalisme invoque les idées forgées par la raison. Finalement, l’idée d’une coopération entre la sensibilité (qui éprouve la réalité) et l’entendement (qui tente de l’analyser) met en lien ces deux points de vue.

Les limites de la connaissance :

L’esprit humain ne peut tout connaître. Dans la Critique de la raison pure, Kant limite le champ du savoir en distinguant connaissance et pensée. Pour la phénoménologie, la connaissance objective décrit ce qui apparaît aux sens et l’expérience vécue.

… Désir de vérité      

Pour Aristote, le désir de connaissance naît de l’étonnement devant les objets proches (physique, biologie) et les plus lointains (astronomie, théologie).  La connaissance est voulue pour elle-même, est en elle-même désirable et comble la partie la plus élevée de l’esprit, la raison.

Mais la connaissance a aussi des fins utilitaires. Socrate raconte que Thalès tomba dans un puits alors qu’il observait les étoiles. Il avait oublié ce qu’il y avait sous ses pieds.

Bacon considère que toute connaissance est une connaissance par les causes qui sont à l’œuvre dans la nature et nous rend capables de produire des effets par la technique. Descartes parle de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature » et de transformer la vie des hommes au point de supprimer, un jour, qui sait, le travail et la mort.

Enfin, en deçà du désir de vérité, la psychanalyse considère les motivations inconscientes de la connaissance. La « pulsion de savoir », selon Freud, puise son énergie dans la curiosité sexuelle du petit enfant. Nietzsche, quant à lui, refuse d’y voir l’expression d’un désir. Il y voit plutôt une crainte et même une certaine angoisse devant l’étranger et l’inhabituel.

On ne peut faire dériver la connaissance du seul désir de vérité. Le caractère utilitaire de la connaissance nous en empêche. Il faudrait une enquête critique sur les secrets de ce désir.

La conscience et…

La conscience est un savoir qui nous accompagne lorsque nous pensons. Elle nous relie au monde, nous renseigne sur notre identité et permet de discerner le bien du mal. Quelles sont ses fonctions et ses limites ?

Une ouverture au monde :

Contrairement aux choses, qui sont seulement dans le monde, l’homme est face au monde : il le connaît et le transforme. La conscience introduit une séparation entre le sujet qui pense et l’objet qui est pensé. Cette faculté d’ouvrir à un dehors s’appelle l’intentionnalité.

Un retour sur soi :

La conscience peut aussi se prendre elle-même pour objet. Elle devient conscience réflexive. Le sujet peut faire son examen de conscience, s’observer et se juger lui-même.

La conscience instaure également une distance par rapport à soi-même. Elle permet de conserver des images du passé et d’anticiper l’avenir. Elle est donc pour l’homme une conscience du temps et de la mort.

Une capacité morale :

Capable de distinguer le bien et le mal, la conscience s’oppose à l’instinct qui est une détermination naturelle. Dans la Métaphysique des mœurs, Kant la compare à une voix terrible qui ordonne de conformer nos actions à notre devoir.

…Les illusions

La conscience amène les hommes à se croire maîtres de leurs désirs et de leur conduite. Spinoza y voit une illusion produite par l’ignorance. Les hommes ignorent les causes par lesquelles ils sont déterminés et négligent l’influence d’éléments extérieurs sur leurs désirs. « le bébé croit librement appéter (aimer) le lait, l’enfant en colère croit vouloir la vengeance, et le peureux, la fuite ». Pour lui, la conscience est seulement partielle.

Et donc nous nous trompons. Descartes considère que l’erreur vient en général d’un défaut de méthode : nous devons nous garder de juger de façon précipitée et bien examiner les choses. Il prend l’exemple du bâton plongé dans l’eau et qui apparaît brisé à notre œil. Cette illusion d’optique peut être corrigée par le raisonnement puisqu’elle peut facilement être expliquée par un phénomène de réfraction. Ce sont là nos sens qui nous trompent. Le jugement vrai reste possible grâce à un bon usage de la pensée.

Mais la conscience peut aussi fabriquer ses propres illusions… et prendre ses désirs pour la réalité. Acquérir un point de vue plus lucide sur le monde et sur soi-même est cependant possible. En accroissant par exemple la connaissance objective (celle notamment, selon Marx, des rouages économiques qui permettent d’avoir une vision plus claire de la société et par là de soi-même. Le passage par une autre conscience dans le cadre d’une cure psychanalytique ou dans l’expérience du quotidien occasionnent par le dialogue (avec un thérapeute ou un ami) des remises en question nécessaires.

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