"C'est une grande navrure et un profond pâtiment que de voir en nostre Louvre les croque-tope malséants que portent les demoiselles de Sa majesté la reine", écrit Gabrielle d'Estrées à sa soeur Françoise en 1595. Perfide, elle ajoute : "Tous ces ventres qui font des surplis et ces tétins houleux tournent trop la teste de mon Roy pour que je les souffre plus avant. Il faudroit que les premiers fussent plats et sentissent un peu la rose plutôt que le saindoux. Il faudroit que les seconds eussent des rondeurs moins pommelées et bien des pâmoisons en seroient évitées. Naguère encore, un abbé contrefait de Saint-Jacques s'enhardit à toucher le croque-tope de l'une de ces oiselles et défaillit tout de go à mes pieds. Henri, comme vous le savez, prou friand du charnu frotté à l'ail de son bec, topa lui aussi et hucha si fort son contentement que le tableau qui nous représente, ma chère, tomba sur son orteil incarné et on l'entendit se douloir jusques à la salle des gardes.
Un béjaune indébourrable, le cimier mal assuré, empêtré en son estoc et sa parladure, surgit et l'on s'en esbaudit encore asteurre. Vramy ma soeur, autant de foin pour un croque-tope vaut bien que l'on se gausse. Et nous n'en avons pas fini. Une demoiselle d'Albret, roulée comme une bonbonne dans son vertugadin, a décidé d'envoyer paistre sa vertu en faisant la révérence en mini-jupe. Ah ! nos fringants damoiseaux vont coqueliquer de prime à complies et en nos estuves seront tant de stupre et de fornication qu'il faudra tonner en chaire contre la chair. A mon grand dam. Je verrois d'un oeil contristé que mon Henri, tout soudain piqué de religion, se réfrénât en ses élans."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire