J’ai découvert le mot « querencia » en lisant QUERENCIA et autres lieux sûrs de Pierre Veilletet en 1991. « En espagnol, la querencia nomme l’attachement, la dilection… », écrit-il. Le dictionnaire de l’Académie royale espagnole évoque une tendance des individus et de certains animaux à revenir sur les lieux où ils sont nés et ont grandi. Et le mot est lié au verbe querer qui signifie aussi bien vouloir qu’aimer. De la volonté à l’amour et inversement ! Que de déplis à entretenir tout le long de la vie, dans le partage. Une querencia n’est pas une porte fermée sur un lieu clos. Par exemple, je ne m’imagine pas manger seul une andouillette-frites ou garder pour moi les lectures qui m’enchantent. Ce que j’aime, j’ai la volonté de l’offrir. « Les querencias sont aussi des mots de passe », ajoute Pierre Veilletet. Tantôt on les donne, tantôt on les reçoit. Dans la simplicité de l’ordinaire. Et c’est ainsi que le séjour de la vie s’apaise, loin des mauvais spectres du monde et des barricades imaginaires.
Liste de mes querencias
- Lire toutes sortes de livres, y compris les plus griffus
- Découvrir chaque jour la beauté de ma compagne
- Boire toutes sortes de vins rouges mais français
- Apprivoiser nos chats fous comme des lapins
- Dire du mal des canards au Parc bordelais
- Regarder La septième compagnie, au clair de lune ou pas
- M’étourdir sur des mots croisés et des sudokus
- Imaginer des sottises
- Tenir des chroniques littéraires
- Contempler des paysages jusqu’à leur effacement
- Suivre le sillage des grands oiseaux
- Dormir sans chat collé à ma jambe gauche
- Evaluer le taux de cholestérol des métaphores
- M’amuser comme si j’avais toujours dix ans
NB : Ecrire n’est pas une querencia. Rencontrer des gens non plus. Ces deux activités relèvent davantage d’une nécessité, pour ne pas basculer cul par-dessus tête peut-être. En fait, j’ai toujours dix ans…
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