Mon recueil Battre le corps est préfacé par Jean-Luc Maxence. En voici quelques extraits :
" ... Les mots sont pauvres mais révélateurs et coupants quand ils se mettent à vouloir exprimer ce béton au ventre qui s'empare de l'espérance. Alors, on garde au corps et à l'âme, vaille que vaille, un grand froid du dedans qui déconstruit cruellement toute délivrance. Même "battre les draps" après une nuit d'orage ne sert à rien. L'épée de Damoclès de la mort habite la maison. Et l'univers kafkaïen du poète Dominique Boudou fait peur au coeur, d'emblée, lorsque les cheveux de l'être aimé s'en vont et que la menace finale s'insinue partout..."
"...Il faut lire Battre le corps jusqu'à la lie, personne n'en sortira indemne. Voilà bien un univers personnel et rare. Et il n'est sans doute pas donné à tout le monde de dire à son amour en péril de mort : " Tu as tout lu / Des morts qui continuent à crier". Certes, j'entends déjà certains doctes commentateurs susurrer que le "cercle de la folie" est bien cette "invisible érosion du dedans" qu'on ferait mieux de taire pour ne point décourager autrui à la ronde, que tout cela est bien trop "réaliste", voire "clinique", pour être de la poésie et qu' " il vaut mieux continuer à vivre " comme écrivait Giovannoni, que de " passer sa vie / tellement crispé ! ".
Et pourtant, Dominique Boudou a su entreprendre " un long voyage de ouate " et dire " la peau de l'autre comme une écriture ". Il le note lui-même, ses mots " ont du sable dans la bouche ", et il avoue à sa compagne que son obsession majeure est de devenir le forçat de sa survie. En cela même, il est poète, l'un des plus grands de ce début de siècle, une sorte d'Antonin Artaud en quête éperdue de liens perdus, un homme blessé qui n'en finira sans doute jamais d'interroger le déclenchement même d'un malheur à jamais existentiel :
" Comment retrouver le commencement
De ton corps battu
Dire le premier geste
Qui a repoussé le pain
Quelle lumière il faisait sur la table ".
Battre le corps, 96 pages, publié aux éditions Le nouvel athanor, signature sur le stand 509 au Marché de la poésie à Paris le huit juin de quatorze à seize heures. Je remercie vivement l'éditeur qui prend le risque de faire paraître mes vers et, d'avance, je remercie les éventuels acheteurs/lecteurs qui n'auront pas peur de tomber en ce livre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire