Une page entière sur le poète Juan Luis Panero
dans le quotidien El Mundo. Un vieux
puma de soixante et onze ans qui regarde la vie passer dans son hameau,
derrière sa baie vitrée. Un rescapé de la mort après deux cancers pour avoir
trop bu trop fumé. Un rebelle. Un misanthrope un tantinet snob. Un poète
surtout. Né dans une famille de poètes entourée de poètes. Et c'est ainsi que
notre homme sauta tout jeune sur les genoux de Luis Cernuda. Puis rencontra
T.S. Eliot, parmi d'autres.
La
poésie de Panero est tout entière marquée par le désenchantement et
l'omniprésence de la mort. Les
titres de ses livres, A través del tiempo, Los trucos de la
muerte, Desapariciones et fracasos, Galería de fantasmas, en
attestent.
En
attendant que la mort accomplisse son oeuvre, le vieux puma au visage couturé
écrit à l'occasion des lettres de remerciements aux condoléances que recevra sa
future veuve. Et ne boit plus que du vin blanc.
" Todo lo que nos queda, todo y nada, son juegos
para aplazar la muerte", écrit-il. Et l'auteur de l'article de conclure :
" Con esa autoridad que a ciertos hombres les da el fracaso, Juan Luis
Panero ha sabido llegar a un silencioso triunfo".
Je
ne connaissais pas ce poète espagnol. Je remercie El Mundo de faire ce que la
presse française ne fait plus guère, et notamment Le Monde vérolé par la
finance et le goret Alain Minc : consacrer, dans ses pages ordinaires, une page
entière à un poète retiré et donc sans actualité. J'essaierai de traduire
quelques vers pour vous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire