Le Dictionnaire des mots rares et précieux a été publié aux éditions Seghers en 1965 sous la direction de Bernard Delvaille. Jean Paulhan ne s'en séparait jamais, refusait de prêter l'ouvrage à ses amis. 10/18 l'a republié en 1996. A butiner sans réserve. La langue n'arrête pas de bouger dans tous les domaines de la connaissance et il faut s'en réjouir. Elle dit que l'humain n'est pas mort. Extrayons quelques saveurs de ce livre ordinaire autant que précieux.
Lettre a :
Aborigène, adj. et n. Qui est originaire de la contrée où il vit. (Autrement dit, un natif de la Creuse qui n'a jamais quitté Guéret est un aborigène. Même pas besoin de grimper aux arbres !)
Accoiser, v. tr. Vieux mot qui signifiait proprement rendre coi et, par extension, calmer, apaiser, tranquilliser.
(Robert Merle l'a utilisé dans Fortune de France comme synonyme de se taire.)
Ahah, n. m. Ouverture pratiquée dans un mur de clôture pour dégager ou prolonger la vue.
(Un lien, peut-être, à faire avec l'onomatopée qui exprime l'étonnement voire l'émerveillement.)
Aiguail, n. m. Rosée matinale.
(Ma grand-mère, originaire du nord de la Charente, utilisait ce mot que je considérais comme du patois. Etonnant !)
Aisselle, n. f. Moitié inférieure d'une voûte de four.
(Décap'four plutôt que déodorant donc ! Amusant.)
Allège, n. f. Embarcation destinée à décharger les grands bâtiments d'une partie de leur cargaison. II Archit. Mur d'appui d'une fenêtre.
(J'ai découvert ce mot chez Thierry Metz qui s'y connaissait en matière de mur et j'aime l'employer dans un poème. )
Amourette, n. f. Nom populaire de plusieurs fleurs sauvages, muguet, coucou, etc. II N. f. pl. Art culin. Moelle de veau ou de mouton employée en garniture.
(Pour une amourette qui passait par là, j'ai cuisiné des amourettes. Lény Escudero aurait aimé.)
Amygdalin, ine, adj. Fait avec des amandes.
(Pas besoin d'opération dans ce cas ; rassurant !)
Anaphore, n. f. Réthor. Figure qui consiste à répéter un mot au commencement de phrases ou de commencements de phrases.
(Mot désormais célèbre grâce au président François Hollande. Moi président...)
Andouille, n. f. Manuf. Se dit d'une botte de feuilles de tabac.
(Ce qui n'empêche nullement de fumer en faisant l'andouille.)
Apnée, n. f. Méd. Suspension de la respiration pendant un temps plus ou moins prolongé.
(Ce mot était donc beaucoup moins connu en 1960 qu'aujourd'hui. Les piscines privées ne s'étaient pas encore démocratisées.)
Arlequin, n. m. Sorte de bateau portant un affût camouflé, utilisé pour la chasse au gibier d'eau.
(Un camouflage en forme de costume peut-être, carreaux noirs et blancs...)
Artichaut, n. m. Pièce de serrurerie, hérissée de pointes et de crocs, dont on garnit une clôture.
(Pensez-y la prochaine fois que vous préparez un artichaut. Coluche, qui disait que l'artichaut est le seul légume qui prend plus de place dans l'assiette après l'avoir mangé qu'avant, aurait rigolé.)
Aubagne, n. f. Planche refendue utilisée par les charrons.
(De quoi vous faire oublier la ville qui a oublié Pagnol pour tendre les bras à Le Pen.)
Augustine, n. f. Chaufferette munie de lampe à esprit-de-vin.
(Notre tante Augustine, qui allait sur ses quatre-vingt-dix ans, prisait fort son augustine après avoir lampé son whisky glacé.)
Auriol, n. m. Nom vulgaire du loriot commun.
( De quoi vous faire oublier les bartavelles depuis que Le Pen bivouaque là-bas dans les esprits et c'est bien attristant.)
Auvergne, n. f. Tann. Dissolution de tan dans laquelle on fait macérer les peaux de veau.
(Imaginez cette définichion lue à haute voix par l'anchien préjident Giscard d'Echtaing et pouffez !)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire