Dans mon quartier de Bacalan, place Buscaillet, il y a une boîte à livres. Je passe devant souvent, la regarde de près ou de loin. Elle est parfois presque vide, parfois elle déborde. J'y ai déjà apporté quelques ouvrages quand je désherbe ma bibliothèque. Surtout des romans, qui m'ont plu certes, mais pas jusqu'au coup de coeur. Ces livres n'étant pas revenus, je me dis qu'ils ont rencontré leurs lecteurs et j'en suis ravi.
Je me suis décidé à écrire ce texte à cause du message d'Emma scotché sur la vitre de la boîte. J'invente le moment où elle l'a griffonné sur la page déchirée d'un carnet. Je lui prête un visage, une émotion. J'y ajoute un décor : un coin de table dans une cuisine par exemple, avec une lampe ou une coupe de fruits. Emma devient un personnage, qui m'accompagne. Un jour, qui sait, elle m'adressera aussi un message.
Quelque temps après cette heureuse surprise, j'ai découvert Mots et merveilles de Pierre Veilletet dans la boîte à livres. Je suis très attaché à cet écrivain. Je l'ai rencontré plusieurs fois dans son bureau ou dans un café. J'avais eu l'audace de lui montrer mes premiers textes un peu achevés. Je n'avais pas quarante ans. Il a toujours été bienveillant dans ses remarques et ses conseils, m'a encouragé à continuer.
Voilà. Je ne rendrai pas Mots et merveilles à la boîte à livres. Je rangerai cet ensemble de brefs récits avec La pension des nonnes, Coeur de père, Querencia et autres lieux sûrs, du même auteur. A côté des livres de Claude Bourgeyx, cet autre Bordelais qui m'a tendu la main quand tant d'autres... bref... la boîte à livres ne mérite pas que je dise du mal. Vive la littérature dans tous ses états.
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