Une mémoire sans oubli
Pèse sur toi depuis toujours
Des souvenirs même dans le silence
Autour du pain coupé
Et tes soeurs droites sur leur chaise
Qui te regardaient tomber
Tu avais dix ans
Un train passait
Dans la neige
Battre les draps
Sur l'herbe des cours
Et le pliage à quatre mains
Lissé à l'ongle pour l'armoire
Tu te souviens du blanc
Où tu voyais du rouge
Enfermé dans les chambres
Le père et la mère parlant bas
Les soeurs cachées sous les lits
Et le silence qui te prenait
La gorge
Tu me parles de l'oncle mort
Sous la frondaison des mitrailles
Dans les grands froids
De son nom qu'on t'a donné
Pour qu'il vienne à ta place
Et chaque jour à petits souffles
Ta vie cherche son chemin
Malgré lui
La nuit vient chercher ton corps
Où tremble un rêve d'yeux battus
Il porte en lui ces plaintes de bois sec
Que rien jamais n'éteint
Un peu de lait tourne au gris
Dans le bol oublié
Un reste de gâteau va tomber
De la table morte
Une proie encore pour les chats
Dans ta gorge
Apprivoisés avec la mie crachée
Et tu attends la levée du jour
Pour tomber
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