Un soir de juillet deux mille quinze à Montpellier, la photographe Louise Imagine réunit quelques amis autour de sa piscine. Les mots tintent joyeusement à l'unisson des verres dans la touffeur amoindrie. Les gouttelettes qui perlent dans l'air et sur les peaux rappellent cette vérité scientifique : le corps humain est composé à soixante pour cent d'eau et à quarante pour cent de vent. Ce vent, nous le savons, trace des ridules humides à la surface des choses, pousse les sources à serpenter dans les vallées avant de rejoindre la mer, creuse des vagues crêtées d'écumes, élève et abat des précipices, dans les paysages comme dans les rêves.
Louise Imagine propose de créer une revue. Une revue graphique et littéraire. Où textes et images entretiendraient toutes sortes de conciliabules. Philippe Castelneau, Alain Mouton et Christophe Sanchez, passionnés par les multiples facettes de l'écriture, s'enthousiasment. Les expressions aquatiques jaillissent comme eau fraîche en fontaine : on se mouille, on se jette à l'eau, on plonge, toutes voiles dehors et que la vigie ouvre bien les yeux...
Six mois plus tard, le numéro zéro de la revue la piscine accueille en son bassin quarante et un textes et dix-sept images. Une face en noir et blanc, l'autre, tête bêche, en couleurs. L'eau évidemment y coule à flots, du ventre maternel au grand large, et c'est toute la vie qui bouillonne, dans l'infinie variation de ses humeurs.
Le lecteur trouvera au sommaire des auteurs-navigateurs déjà confirmés ( Thomas Vinau, Murièle Modély, Guillaume Siaudeau, Louise Imagine...), quelques rescapés de l'exploration Métèque (Isabelle Bonat-Luciani, Azilys de Nowhere, Marlène Tissot), et de nombreux mariniers d'eau douce comme de haute mer (Melania Avantazo, Olivia Del Proposto, Guillaume Estève, Louis Raoul et Christophe Sanchez...)
Ce beau numéro zéro de la revue la piscine est dédié à l'écrivain de théâtre Emmanuel Darley disparu au mois de janvier.
Il est disponible à la vente (quinze euros) sur le site de la revue et dans quelques librairies à Montpellier et Bordeaux (La librairie Olympique) en attendant d'autres escales partout en nos villes de terre et d'eau.
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