A l'avant-garde des ruines de Christophe Brégaint est une publication des éditions Recours au poème préfacée par Pascal Boulanger. Les vers de Brégaint, durs comme des poings, coupants comme des tessons disent toute la désespérance humaine " Dans le rudoiement / Du Monde". A l'avant-garde des ruines, on imagine, sinistre inventaire, des migrants, des sans domicile, des cohortes de la faim et de la soif, des résignés ordinaires au labeur de survivre. Une avant-garde qui annonce le pire en ce siècle déjà vermoulu. " Une respiration qui aveugle l'avenir ". " Même vos cris / Se jettent / Dans la torpeur ".
Comment ne pas évoquer, en lisant ce recueil, les prédictions les plus funestes d'un Huxley, d'un Orwell, et, plus récemment, d'un Edward Bond dans Le crime du XXIème siècle ?
En ce sens, Christophe Brégaint est un auteur engagé. Non par un quelconque militantisme partisan mais par ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce qu'il vit dans l'étroit défilé des jours. Engagé comme un humain parmi les humains. " Le barda fardeau / De ta survie / Ecrase tes épaules / A chaque pas / Détrousse tes forces / A l'égal / De ces angoisses / Au matin ". Le ciel même, le temps même sont des voies sans issue. Que faire quand le regard du desdichado finit " par émacier l'horizon " ? Une reconstruction est-elle seulement possible ? Peut-on, sur les traces de Bond qui se déclare citoyen d'Hiroshima et du monde à rebâtir, inventer des renouveaux ? Nous sommes probablement condamnés à y croire mais Brégaint ne nous ouvre aucun chemin vers l'espoir. Sa poésie est efficace, comme l'écrit justement Pascal Boulanger. D'une efficacité qui donne le vertige au lecteur car elle porte dans sa nudité une foudroyante impuissance.
Il faut lire ce jeune poète né en 1970 récemment accueilli par Alexandre Blin dans la troisième livraison de la revue Créatures. Il faudra lire bientôt son Route de nuit aux éditions La Dragonne.
En ce sens, Christophe Brégaint est un auteur engagé. Non par un quelconque militantisme partisan mais par ce qu'il voit, ce qu'il sent, ce qu'il vit dans l'étroit défilé des jours. Engagé comme un humain parmi les humains. " Le barda fardeau / De ta survie / Ecrase tes épaules / A chaque pas / Détrousse tes forces / A l'égal / De ces angoisses / Au matin ". Le ciel même, le temps même sont des voies sans issue. Que faire quand le regard du desdichado finit " par émacier l'horizon " ? Une reconstruction est-elle seulement possible ? Peut-on, sur les traces de Bond qui se déclare citoyen d'Hiroshima et du monde à rebâtir, inventer des renouveaux ? Nous sommes probablement condamnés à y croire mais Brégaint ne nous ouvre aucun chemin vers l'espoir. Sa poésie est efficace, comme l'écrit justement Pascal Boulanger. D'une efficacité qui donne le vertige au lecteur car elle porte dans sa nudité une foudroyante impuissance.
Il faut lire ce jeune poète né en 1970 récemment accueilli par Alexandre Blin dans la troisième livraison de la revue Créatures. Il faudra lire bientôt son Route de nuit aux éditions La Dragonne.
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