Salí muerto
de mi madre
Un pedazo de
carne
Encerrado en
una sangre pálida
Ni cuerpo ni
lengua
Ni piel
dibujando un rostro
Sólo el
camino que inventé
Me hizo
nacer
Je suis
sorti mort de ma mère
Morceau de viande
Serré dans
du sang pâle
Ni corps ni
langue
Ni peau à
dessiner un visage
Seul le
chemin que j’ai inventé
M’a fait
naître
*
Mi poema es
tan turbio
Que no lo puedo
traspasar
Sin perder
mi cuerpo
Mon poème
est si trouble
Que je ne
peux pas le traverser
Sans perdre
mon corps
*
Encontrar
las palabras más pobres
Que tejerán el
paisaje
Del agua y
de la tierra
Recorridas
en la infancia
Que sea leve
el recuerdo
De las cosas
y de los seres
Un perro
ladrando ante una puerta
Cualquier
perro y cualquiera puerta
Como un
dibujo de nin͂o
Y así
sobreviven más allá de toda memoria
Trouver les
mots les plus pauvres
Qui
tisseront le paysage
De l’eau et
de la terre
Arpentées
dans les enfances
Que soit
léger le souvenir
Des choses
et des êtres
Un chien qui
aboie devant une porte
N’importe
quel chien et n’importe quelle porte
Comme un
dessin d’enfant
Ainsi
survivent-ils au-delà de toute mémoire
Je suis en train de traduire dans ma langue qui n'est pas maternelle ces poèmes que j'ai écrits dans une langue que je ne connais pas assez. Autant dire que c'est trop bizarre. La question que j'ai peut-être à me poser est la suivante : Où est passée la troisième langue ?
Le premier poème paraîtra en septembre dans la revue FPM de Jean-Claude Goiri, avec une variante car je crois que j'ai ajouté le mot ventre. Mais quand on sort de la mère, on ne sort pas que de son ventre. Alors ! Trop bizarre, vous-dis-je !
Le recueil devrait être publié courant 2019 par les éditions Tarmac avec une préface de Luis Landero que je ne remercierai jamais assez pour ce qu'il a dit de ces poèmes pauvres.
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