Le médecin m'écoute, a toujours le sourire. Il me demande aussi si je vais bien dans ma tête et je lui dis que je fais de mon mieux par les temps qui courent. Puis il me dit : Avant, vous étiez prof de français, non ? Alors je ris : je viens de vous dire que j'étais instituteur. Et je lui explique : vous savez, il y a des instituteurs qui lisent, qui s'intéressent vraiment à la littérature. D'accord, pas tous, loin de là, mais il y en a.
Cette anecdote m'amuse depuis hier mais c'est un amusement qui grince. Soit le médecin, un mec sympa, pas snob, n'a pas écouté quand je lui ai dit que j'étais instituteur, soit, malgré lui, il pense que les instits, eh ben, c'est pas ça rapport au culturel. Je ne peux pas lui donner totalement tort, même à bac +5, les professeurs d'école que j'ai rencontrés ont parfois des manques, y compris en grammaire d'ailleurs. De là à en faire une généralité, c'est évidemment fâcheux. Gardons-nous-en essayant de penser rigoureusement, ce travail de chaque jour et de chaque instant, en fécondant le doute.
La montagne morte de la vie de Michel Bernanos est publié aux éditions L'arbre vengeur dans leur collection de poche L'arbuste véhément. Il coûte 9 €.
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